***Sri Mâ Ananda Moyî***
***Trouver Dieu ne signifie que trouver son propre Soi.Où que vous soyez, c'est là qu'il faut commencer le voyage ***
Nirmalâ Sundari Devî (30 avril 1896 à Kheora en Inde, (aujourd'hui au Bangladesh) plus tard nommée Mâ Ananda Moyî par Jyotish Chandra Ray ou Mâ Ananda Mayî, Sri Anandamayi Ma, est considérée dans l'hindouisme comme une grande sainte de l'Inde du xxe siècle et perçue par ses disciples comme un avatar...Nirmalâ Sundarî Dévî naquit dans un petit village du Bangladesh.Elle naît dans une famille de vishnouites fervents, sa mère écrivait des poèmes mystiques et composait de la musique et son père avait été un ascète avant de fonder une famille. Mariée à 12 ans à Bholanâth, elle manifeste des expériences mystiques. Son mari devient dès lors le premier disciple de sa femme.
Ses disciples rapportent de nombreux miracles qu'elle aurait accomplis. Par exemple, dans leur préface de L'Enseignement de Mâ Ananda Moyî, Jean et Josette Herbert citent des cas où Mâ serait parvenue à allumer un feu par un simple geste, à faire cesser la pluie qui perturbe une cérémonie religieuse, à faire cacher le soleil par des nuages quand la chaleur devient trop forte, etc. Pour toute formation scolaire, elle alla à l'école primaire durant deux ans5. Elle n'a « jamais acquis aucune connaissance des Écritures sacrées et aucune pratique spirituelle ne lui avait jamais été enseignée. » Malgré cela, elle semblait connaître toutes les voies.À la question de son appartenance religieuse, Mâ Ananda Moyî répond : « tout ce que vous voudrez »
Ma Anandamayî était cependant déjà tentée par l'ascèse et elle eut la chance que son mari acceptât son voeu de chasteté. De nombreuses expériences mystiques marquèrent dès lors son existence et Ma Anandamayî assura au début des années vingt qu'elle s'était donné l'initiation lui permettant de prétendre au titre et au rôle de « maître spirituel », ajoutant que son nom religieux était ânanda-moyî (« faite de béatitude »).
Son mari la soutint, alors qu’une telle situation est en Inde, tout à fait insolite (il n’y a pas de féminin au mot gourou). On prit donc l’habitude de lui décerner le titre de mère (Mâ) en signe de révérence. De nombreux disciples se pressaient autour de Ma Anandamayî : hindous, bien sûr, mais aussi musulmans et chrétiens d'Europe et d'Amérique. Sans cesse en déplacement dans la basse vallée du Gange (de Bénarès à Dacca), elle laisse se fonder en divers endroits des âshrams qu'elle visite à l'occasion. Cette façon d'agir est, elle aussi, inhabituelle, de même que l'est sa façon d'enseigner : informelle, spontanée et dispensée le plus souvent à la façon d'un jeu, à grand renfort de rires et d'anecdotes humoristiques. Il est vrai aussi que, de façon inattendue, elle peut s'engager dans des pratiques ascétiques très dures : jeûnes prolongés, voeu de silence, etc.
Contestée par certains (surtout, on le devine, dans le milieu des brahmanes orthodoxes), Ma Anandamayî est tenue par d'autres pour une incarnation de la déesse Kâlî. Quoiqu'il en soit son enseignement peut se résumer en cette affirmation qu'elle répétait souvent : « La vocation de l'homme est de trouver Dieu », ajoutant que tout le reste (doctrines théologiques, ascèses, prières, etc.) est secondaire car, « dans cette vie, toutes les vérités sont vraies ». Ce qui revient à dire que, par quelque chemin spirituel que ce soit, on est sûr de progresser, si l'on s'adonne avec sincérité à la recherche de Dieu. À ses yeux cependant, c'est la dévotion ardente (bhakti) qui est la plus efficace: « Quelle que soit la situation où Dieu vous place... sachez que c'est ce qu'il y a de mieux pour vous. Entraînez-vous à traverser la vie en remettant votre fardeau entre ses mains ; il est le Protecteur, le Guide ; en toutes choses, il est le Tout ». De là, chez elle, le refus de s'engager dans des polémiques ou des discussions qu'elle juge oiseuses : rien ne vaut la joie de chanter en commun des cantiques dévotionnels. On comprend ainsi le succès d'un enseignement qui correspond parfaitement à la sensibilité religieuse des milieux populaires de notre temps, en Inde comme ailleurs.
Les disciples s'étonnaient parfois que Ma Anandamoyî accepte sans protester que des foules s'assemblent autour d'elles et que tant de gens viennent lui raconter leurs ennuis et leurs soucis domestiques. À cela, elle répondait : « Si vous pensez que cela m'est désagréable, c'est uniquement parce que vous faites une distinction entre votre corps et le leur. Vous ne ressentez pas comme un lourd fardeau de porter votre tête, vos mains et vos pieds, vos doigts, vos membres, parce que vous les considérez comme parties intrinsèques de votre propre corps ; de même je sens que toutes ces personnes sont des membres organiques de ce corps ici. Elles ne me pèsent donc pas, pas plus que leurs soucis. Leurs joies et leurs peines, leurs problèmes et leurs solutions sont une partie vitale de moi-même ; je n'ai aucun sens de l'ego ni de la séparation. En moi, chacun de vous a dans une égale mesure la hauteur et la profondeur de l'éternité ». Le grand orientaliste Jean Herbert disait de cette femme remarquable : « Elle tire le meilleur de chacun, suscite ce qui doit arriver. Mais son plus grand miracle, c'est qu'elle donne à chacun ce dont il a besoin à l'instant précis. Chacun reçoit d'elle réponse et bénédiction en rapport avec sa sincérité ». N'est-ce pas là le propre du maître spirituel ?
***Le véritable Amour est un absolu don de soi à la volonté divine***
***Méditez sur Dieu sans cesse, quoi que vous fassiez, où que vous soyez. Rappelez-vous que tout ce que vous voyez, tout ce que vous entendez est une manifestation de Lui. Le chagrin n'existe que parce que vous croyez être distinct. Ne considérez personne comme distinct de vous-même. Voyez en chacun votre ami. Considérez-vous comme un instrument de Dieu et pensez que c'est Lui qui vous anime....
***Il n'y a de méditation réelle que lorsque la méditation jaillit spontanément. Elle doit venir d'elle-même sans effort...
***Consacrez-vous complètement à Lui, constamment, ayez le sentiment que c'est Lui qui fait tout. Même quand vous marchez, ayez le sentiment que c'est Lui qui fait mouvoir vos jambes. Quel que soit le travail que vous fassiez, offrez-le Lui et alors vous serez incapable de toute bassesse car comment pourriez-vous offrir quelque chose de laid à votre Bien-Aimé ? Le mince savoir que vous possédez, vous devez le Lui abandonner et en retour, comme il ne vous restera rien, Il vous donnera tout...
***Entre des individus, l'amour, la véritable et pure affection est impossible. Quand l'amour et l'affection ont atteint la perfection, la question ne peut pas se poser car, en pareil cas, qui est l'aimé? Dieu et Dieu seul...
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***De l'ego à l'être***
Il N’existe que la distance qui est conçue par l’ego lui-même..L’ego agit et fait, dans le monde des apparences et des causes. L’Être n’agit pas mais rayonne, car cela est sa nature.Découvrir l’Être, c’est ne plus être affecté par une quelconque circonstance, par un quelconque évènement. L’ego est absence de Paix. L’Être est Paix. L’ego passe et trépasse.L’Être est stabilisé. L’ego croit contrôler et diriger. L’Être ne dirige rien, ne contrôle rien mais laisse ce qu’il Est, Être, par lui-même et de lui-même.L’ego vous prend au ventre ou à la tête. L’Être vous prend au cœur et au centre et vous rend libre.L’ego est ignorance de l’Être.L’Être connaît à la perfection l’ego. L’ego est un masque qui s’adapte à l’environnement. L’Être est Permanence, quel que soit l’environnement.L’ego est attiré par la connaissance, vécue comme appropriation. L’Être Est la Connaissance, indépendante de tout savoir. L’ego se vit par contraste et comparaison...
L’Être se vit par Amour, sans condition et sans limite.Le seul choix est celui-ci :Être ou ego, donner ou prendre, se donner soi-même, ou se prendre pour le Soi. L’ego se croit Lumière et la revendique. L’Être Est Lumière et n’a rien à revendiquer ou à montrer.La différence entre l’ego et l’Être tient simplement à ce que l’âme donne à toucher : soit l’âme a soif de matière, soit l’âme a soif de Lumière. L’ego prétend chercher la Lumière. L’Être ne prétend rien, il Est la Lumière.La soif de matière est un désir sans fin, une quête effrénée. L’Être est étranger à tout cela. Ainsi, dans ce temps, l’ego connaît et connaitra l’agitation. L’Être connaît et connaîtra la pacification. L’Être est plein mais se sait vide à ce Monde. L’Être reconnaît le sens, au-delà du sens des mots. L’ego ne peut que tenter de rejeter ou de discuter...Le privilège rare que représente un corps humain vous a été donné à la seule fin de suivre une discipline pour réaliser votre Divinité..De même qu'il y a le voile de l'ignorance,il y a la porte de la connaissance,c'est en passant cette porte que l'homme retourne vers sa vraie nature et retrouve son état véritable...
***L’Être se vit par Amour, sans condition et sans limite***
***Soyez-en sûrs, où que vous en soyez, de là peut surgir l'éveil ! Ne vous figez pas sur l'idée que vous êtes dans le péché, ou empêtrés dans l'imposture et qu'il n'y a plus d'issue pour vous. A chaque instant, en toute circonstance, tenez vous prêts à prendre la direction de l'Ultime. Qui sait à quel moment, vos dons, votre serviabilité, vos gestes de respect, reflèteront enfin votre entière consécration à l'Un ? Cela survient***
L'Unique... |
Toutes choses sont identiques en essence, et l'univers est la manifestation de l'unique Cause ultime. Celui qui n'a pas vu les Himâlayas les imagine comme une seule montagne, mais quand il s'en approche, il voit que ces immenses chaînes comprennent des centaines de montagnes, qui s'étendent sur de longues distances, avec des milliers de hauts sommets neigeux, et des arbres, des fleuves, des sources. Il en est de même dans le domaine spirituel: lorsqu'on approche la Vérité, la Lumière et qu'on plonge profondément dans les mystères, on réalise l'Un dans le Multiple, ou le Multiple dans l'Un. En réalité, nous nous mouvons avec l'Un, mais ce qui est curieux, c'est que nous nous égarons souvent dans le Multiple.
Nous marchons pas à pas; nous satisfaisons notre appétit en prenant une à une des bouchées de nourriture ; l'alphabet construit les mots lettre par lettre; et les jours se succèdent pour former des mois et des années.
Vous dites souvent: « Il n'y a qu'un Dieu, qui n'a pas de second. » Et c'est la vérité. Dans ce monde, rien n'existe que l'Unique. Notre monde résulte d'expériences élémentaires obtenues par les cinq organes sensoriels, mais provenant toutes de l'Un et se fondant toutes finalement en cet Un; leur importance est proportionnelle à la mesure dans laquelle elles expriment l'Essence unique. Gardez ce seul but devant vous, et essayez de concentrer votre esprit sur l'une quelconque des expériences élémentaires (forme, saveur, etc.) qui émanent de l'Unique; vous vous apercevrez bientôt que dans l'Un sont incluses toutes choses. Alors vous réaliserez l'unité dans la diversité et la diversité dans l'unité; vous trouverez que dans le monde il n'y a rien d'autre que cet Un.
Le langage... |
Tant que le langage vous est nécessaire pour communiquer avec autrui, employez-le, mais très parcimonieusement. Écoutez ce que les gens vous disent et ne répondez que lorsque c'est nécessaire, par quelques mots, à dose homéopathique. Vous savez bien que là où les médicaments allopathiques, à fortes doses, restent sans effet, quelques gouttes minuscules produisent parfois des effets miraculeux! Les gens ne parlent que pour faire étalage de leur supériorité, de leur érudition et de leur habileté dans la discussion. Mais l'action est plus puissante que les mots. La valeur d'un homme ne se mesure pas au volume ou à la force des arguments qu'il peut présenter. Argumentez en vous-même, dans l'introspection, et maîtrisez vos passions; alors vous constaterez bientôt que l'envie de parler a presque disparu.
Le centre... |
Toute chose doit avoir un noyau autour duquel les sensations puissent se développer. Plus votre esprit trouve son centre, et plus haute est la note de santé, de paix, de tranquillité. Et alors un aperçu de l'Infini peut devenir possible. Choisissez une image ou une silhouette ou un symbole ou un son comme centre de votre pensée et tenez-vous y constamment. Votre esprit viendra y chercher le repos lorsqu'il aura erré à l'aventure. Un sentiment de dévotion se développera peu à peu et Dieu sera installé sur l'autel de votre coeur. A notre époque, il est très difficile pour un adorateur d'acquérir une conception du Divin, soit par les méthodes de yoga, soit en cherchant à fondre le moi individuel dans le Moi universel.
Extraits de "Aux sources de la joie " de Mâ Ananda Moyî, Ed. Spiritualités Vivantes Albin Michel
L'ascension... |
L'ascension de l'adorateur comporte dix étapes : on commence avec une attirance pour Dieu. Puis, l'âme est impatiente de s'approcher de Lui. Ensuite, on éprouve l'envie de Le réaliser facilement et rapidement, et bientôt cela se change en un désir de Le trouver par des artifices de yoga. L'esprit alors a soif de s'élever très haut dans la contemplation divine. Cet état est vite remplacé par un amour débordant, où l'on verse des larmes. Et cela nous conduit peu à peu à nager en quelque sorte dans la Béatitude divine. À la huitième étape, la pensée constante du Bien-Aimé règne suprême en nous, et l'âme est amenée à oublier le moi individuel. Enfin vient la réalisation du Moi, qui est le salut.
Ma Ananda Moyi, Aux sources de la joie, Éd. Lucioles, Montréal, 1980, p10.
Vidéo...Sri Mâ Ananda Moyî ~ An Offering of Love from the Heart Original quotations from the writings of Ma Music: In the Light of Love by Deva Premal and Miten
***Je suis moi-même reposant en moi-même***
L'ascension de l'adorateur comporte dix étapes : on commence avec une attirance pour Dieu. Puis, l'âme est impatiente de s'approcher de Lui. Ensuite, on éprouve l'envie de Le réaliser facilement et rapidement, et bientôt cela se change en un désir de Le retrouver par des artifices de yoga. L'esprit alors a soif de s'élever très haut dans la contemplation divine. Cet état est vite remplacé par un amour débordant, où l'on verse des larmes. Et cela nous conduit peu à peu à nager en quelque sorte dans la Béatitude divine. A la huitième étape, la pensée constante du Bien Aimé règne suprême en nous, et l'âme est amenée à oublier le moi individuel. Enfin vient la réalisation du Moi qui est le salut...
Vidéo...Sri Mâ Ananda Moyî vidéo 1959 parArnaud Desjardins... |
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