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***L'Ego Je Moi Objectif***

Comme cela est expliqué dans l’enseignement de l’A.M.O.R.C., tout être humain possède un ego, c’est-à-dire un “moi“ objectif auquel il s’identifie à l’état de veille et à travers lequel les autres le perçoivent dans la vie quotidienne. En psychologie, ce “moi“ correspond au “je“, qui devient “il“ ou “elle“ pour autrui. Combiné à notre corps physique, tel qu’il nous apparaît et tel qu’il apparaît aux autres, il forme notre individualité. Autrement dit, il fait de chacun de nous un individu à la fois conscient de lui-même, des autres et de son environnement.

En raison même de sa nature, l’ego a tendance à se distinguer, à attirer l’attention sur lui, à se mettre en évidence pour ne pas dire en scène, à se montrer à son avantage, à rechercher la considération et les honneurs, à plaire, etc. Parallèlement, il a tendance également à se centrer sur lui-même, à ne voir que son intérêt, à ne se préoccuper que de lui, à être exclusif, etc. Comme vous l’aurez compris, c’est cette tendance qui explique pourquoi les hommes que nous sommes sont enclins à être orgueilleux et égocentriques. Or, ces deux inclinations sont deux défauts majeurs que nous devons apprendre à maîtriser, car ils créent des rapports de force entre les individus et nuisent à la société.

À partir du moment où l’on admet que l’orgueil et l’égocentrisme sont des défauts de la nature humaine, on devrait s’employer à les sublimer, non seulement pour son bien, mais également pour celui des autres. Or, la société actuelle les cultive et les encourage, ce qui explique en grande partie l’engouement que suscitent la “starisation“ et la “pipolisation“ des mœurs. Pratiquement aucun domaine n’y échappe : la politique, le sport, l’art, le cinéma, la chanson, le journalisme, les jeux télévisés, etc. C’est à qui passera à la radio ou à la télévision pour acquérir la célébrité, la notoriété et même la gloire, ou pour l’entretenir à n’importe quel prix, y compris en se rendant ridicule.

On rapporte que le roi David aurait déclaré il y a près  de 3000 ans : «Vanité, vanité ; tout est vanité». Que dirait-il s’il revenait aujourd’hui en ce monde ? Alors qu’il est dans l’intérêt de l’homme d’apprendre à transcender son ego et à exprimer dans son comportement les vertus de l’âme qui l’anime, dont l’humilité et la modestie, on l’incite à tout faire pour être admiré, adulé et vénéré. Sans le vouloir vraiment, les médias en général et la télévision en particulier ont enfanté une nouvelle religion, fondée sur le culte de l’ego : “l’égocultisme“. Malheureusement, cette nouvelle religion, largement relayée par Internet, ne peut rien apporter de bon à l’humanité, car elle est fondée sur des valeurs fausses qui éloignent l’homme de lui-même, de l’autre et, si on croit en Lui, de Dieu.

Est-ce à dire qu’il faut combattre notre ego et nous employer à le détruire ? Non, d’autant qu’il fait partie de nous-mêmes et qu’il est donc impossible de l’annihiler. Nous devons plutôt apprendre à le maîtriser et à le canaliser vers des objectifs utiles et constructifs. La meilleure manière d’y parvenir est précisément d’éveiller l’humilité et la modestie, ce qui suppose d’accorder plus d’importance à l’être qu’au paraître. Cela est d’autant plus difficile que la société actuelle, comme je l’ai dit précédemment, encourage le culte du «moi je». Pourtant, c’est l’un des objectifs à atteindre pour quiconque aspire à l’état de sagesse.

Serge Toussaint... Grand Maître de L’Ordre de la Rose-Croix

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The mask by egoanianqueetus

***L’ego spirituel***

***Sois le Maître de ton coeur pas l'esclave de ton ego***Épicure***

Chacun d’entre vous a de l’ego spirituel, même s’il ne s’en rend pas compte ! Petit à petit, lorsque vous aurez réellement compris qui vous êtes, ce que vous êtes, ce que vous êtes venus apporter en toute humilité, ce que vous êtes venus donner et aussi ce que vous êtes venus ancrer, vous n’aurez plus besoin de l’ego spirituel ni de l’ego tout court. L’ego spirituel est une autre énergie de l’ego, c’est le vouloir bien faire, le vouloir être reconnu, le vouloir aider les autres, le vouloir être apprécié des autres par un comportement spirituel. Ce mot vouloir n’existera bientôt plus pour chacun d’entre vous.

Vous devez simplement vous poser ces questions chaque fois que vous agissez :Dans quel état d’esprit est-ce que je le fais ?

Pour qui et pourquoi ai-je ce comportement ou pour quelle raison est-ce que j’agis ainsi ?

Quand j’aide au travers du soin (quel qu’il soit) pour qui est-ce que je le fais ?

Lorsque vous le faites, que ce soit par Amour total,c’est-à-dire pour aider l’autre sans rien en attendre, sans en éprouver de satisfaction. Certes, vous pouvez, dans vos comportements, avoir le plaisir du travail accompli, de la mission accomplie, mais entre ce plaisir du travail accompli et le plaisir caché, camouflé d’un ego qui montre le petit bout de son nez, il faudra apprendre à faire la différence.La seule chose que nous vous demandons c’est de prendre conscience de la façon dont vous fonctionnez et de vous questionner, d’être très vigilants avec la parole. La maîtrise de la parole est une étape très importante dans votre évolution. Elle vous mène vers la sagesse.

Les êtres humains veulent souvent apporter aux autres, les soulager, les aider. Cela part souvent d’un très noble sentiment mais s’ils ne sont pas vigilants, ce sentiment peut se transformer en pouvoir inconscient.Nous pourrions encore vous dire beaucoup de choses sur l’ego ou sur l’ego spirituel. A notre avis l’ego spirituel est beaucoup plus fourbe parce que beaucoup moins facile à détecter, à déceler, que l’ego de la vie quotidienne. L’ego spirituel se pare souvent des plus belles couleurs, des plus beaux atours, c’est pour cela qu’il est plus difficile à détecter et également à transformer.Ce qui peut vous mettre à l’abri de l’ego spirituel c’est l’Amour que vous apportez aux autres et la façon dont vous les aidez, parce que l’ego spirituel se trouve souvent dans l’aide que vous leur apportez.

Si dans l’aide que vous apportez aux autres vous n’êtes simplement qu’un canal très humble et plein d’Amour, il n’y aura jamais de satisfaction de l’ego!Sachez que plus vous vous rendrez compte de votre évolution, moins vous aurez envie d’en parler, moins il faudra en parler. Votre évolution spirituelle ne concerne que vous, tout comme votre évolution tout court. L’autre ne peut pas comprendre ce que vous êtes vraiment pour la bonne raison que vous avez vous-mêmes des difficultés à vous comprendre, à vous cerner, mais petit à petit les portes de votre conscience humaine s’ouvriront les unes après les sur la conscience spirituelle.

Beaucoup de choses se transformeront en chacun d’entre vous, que vous ne comprendrez pas tout de suite, que vous n’intègrerez pas non plus immédiatement. Petit à petit les voiles tomberont et c’est à ce moment-là qu’il faudra être le plus vigilant avec vous-mêmes pour ne pas tomber dans l’ego spirituel.Parfois, même si vous ne l’entendez pas, votre ego vous dit : « tu vois, tu as un tout petit peu plus de capacités que ton voisin, tu as les capacités d’aider, de soigner, de bien parler, de bien écrire, de réconforter, tu es plus élevé que ton voisin ! »

Si ces pensées vous effleurent, il faudra les éclairer par votre Amour et les refuser le plus vite possible. Tout ce que vous faites, le moindre acte de votre vie doit être fait avec humilité, avec reconnaissance, avec sagesse, avec Amour, avec gratitude.Pour vous faciliter la tâche, lorsque vous aidez, offrez également cette aide à l’Univers ! Quelle que soit la façon dont vous soignez, faites votre soin pour la personne qui est venue (le mot soin d’ailleurs est tout à fait incorrect mais nous continuons à l’employer par facilité), faites ce que vous avez à faire avec tout votre Amour et offrez tout cela à l’Univers.

Tout ce que vous donnez aux personnes qui viennent vers vous, donnez-le également à l’Univers . Quand vous faites un acte de don, un acte de projection d’énergie d’amour, ayez simplement cette pensée : tout ce que je donne à telle personne, tout ce que je lui offre pour l’aider, je le donne et je l’offre aussi à l’Univers car sans la Source, je ne suis rien, sans l’énergie Universelle, sans cette immense énergie d’Amour qui est autour de moi, je ne suis rien. Donc, en offrant également tout cela à l’Univers, je le reconnais.Voilà un peu une façon d’offrir à l’Univers.

Pour en terminer avec ce sujet, il est toutefois très important que vous aidiez les êtres qui en ont besoin, que vous leur donniez, redonniez la confiance, le courage de continuer leur route et, qu’autant que vous le puissiez le faire, vous les soulagiez de leurs souffrances physiques ou morales.Chaque fois que vous faites un tel acte, reliez-vous à l’Univers, à la Source ou au Père Céleste et à la mère Divine pour que vous ayez bien en conscience que ce n’est pas vous l’acteur, que vous êtes le transmetteur mais cependant qu’au-dedans de vous la partie Divine qui illumine entre en grande activité....Guide Cosmique

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 ***Tout mouvement de l'esprit, positif ou négatif, est une expérience,

Laquelle, en fait, renforce le moi***Jiddu Krishnamurti***

 

L'importance grandissante de l'ego..

Les structures hiérarchiques offrent à l'ego une excellente occasion de se développer. Vous pouvez appeler la fraternité de vos vœux – mais comment peut-il y avoir fraternité si vous avez soif de distinctions spirituelles? Les titres, les honneurs de ce monde peuvent vous faire sourire de dédain ; mais lorsque vous admettez le maître, le sauveur, le gourou, ne transposez-vous pas dans la sphère spirituelle l'attitude même qui a cours dans le monde? Peut-il exister des divisions ou des degrés de hiérarchie dans le développement spirituel, dans la compréhension de la vérité, dans la réalisation de Dieu? L'amour n'admet aucune division. Ou bien vous aimez, ou bien vous n'aimez pas ; mais ne déguisez pas l'absence d'amour en un processus interminable dont l'aboutissement est l'amour. Lorsque vous savez que vous n'aimez pas, lorsque vous êtes conscient, lucidement et sans choix, de ce fait, alors il y a une possibilité de transformation. Mais cultiver assidûment cette distinction entre le maître et l'élève, entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas atteint le but, entre le sauveur et le pécheur, c'est, nier l'amour. L'exploiteur, qui est à son tour exploité, trouve dans ces ténèbres et dans cette illusion un champ d'action privilégié.
 

La séparation entre Dieu ou la réalité et vous-même vient de vous, de l'esprit qui se raccroche au connu, aux certitudes, à la sécurité. Cette séparation est un abîme infranchissable qu'aucun rituel, aucune discipline, aucun sacrifice ne peut vous permettre de franchir ; il n'y a pas de maître, de sauveur, de gourou qui puisse vous conduire au réel ou faire disparaître cette séparation. La division n'est pas entre le réel et vous-même ; elle est en vous-même.Ce qui importe, c'est de comprendre le conflit sans cesse grandissant du désir ; et cette compréhension ne vient que par la connaissance de soi et une conscience de tous les instants des mouvements du moi...
Commentaires Sur la Vie, Tome 1, Note 40 'Mon chemin est votre chemin', de J. Krishnamurti.
Aux éditions Buchet-Chastel pour l'édition française, ISBN 2-290-01076-6

 

L’ego a vécu des myriades d’expériences d’ordre matériel, sensuel ou intellectuel qui l’ont lassé, faute d’avoir suffisamment de sens. Le désir de passer à d’autres expériences, plus larges, plus vastes, d’ordre transcendantal, est inscrit dans le ‘moi’, fait partie de l’ego. Lorsqu’on vit de telles expériences, ou qu’on a de telles visions, il faut pouvoir identifier ces expériences ou ces visions, mais si on les reconnaît, c’est qu’elles ne sont pas nouvelles, qu’elles ne sont que de simples projections de notre arrière-plan personnel, de notre conditionnement, et ces projections procurent à l’esprit autant de plaisir que s’il s’agissait de choses inédites.

L’une des exigences, des demandes, des soifs les plus ardentes de l’esprit est le désir de transformer ce qui est en ce qui devrait être. Ne sachant que faire de ce qui est car il est impuissant à lui trouver des solutions, l’esprit se forge une idée de ce qui devrait être – il se projette donc dans un idéal. Cette projection est l’antithèse de ce qui est, d’où le conflit entre la réalité des faits et l’idéal. Ce conflit est le souffle vital, le sang même de l’ego.

Une autre activité de l’ego est celle de vouloir – on veut devenir, on veut changer. Le vouloir est une forme de résistance qui nous a été inculquée dès l’enfance, et qui a pris pour nous une énorme importance, sur le plan économique, social et religieux. Le vouloir est une forme d’ambition, qui donne naissance au désir de contrôle – telle pensée en contrôlant une autre, telle activité de la pensée en contrôlant une autre. ‘Je dois contrôler mes désirs’ : le ‘je’ est un stock de souvenirs et d’expériences, réunis par la pensée sous le vocable ‘moi’. Cette pensée-là veut contrôler, façonner, nier une autre pensée.

L’une des activités de l’ego consiste à se dissocier – en tant que ‘moi’, l’observateur – de ce qu’il observe. Or, l’observateur, c’est tout le passé, c’est une accumulation de connaissances, d’expériences, de souvenirs. Le ‘je’, le ‘moi’ se met en position d’observateur pour se dissocier de ‘vous’ qui êtes l’observé. Il en va de même pour ‘nous’ et ‘eux’. Nous les Allemands, nous les communistes, nous les catholiques, ou nous les hindous – et eux les païens, etc. Tant que l’ego sera à l’œuvre, tant qu’il existera le ‘moi’ sous forme d’observateur, de contrôleur, d’expression d’un vouloir, tant qu’existeront l’ego et son désir, sa soif d’expériences, la méditation ne sera rien d’autre qu’un moyen de s’auto-hypnotiser, de fuir la vie quotidienne, de fuir toutes les souffrances, tous les problèmes. Tant que ces activités existeront, le mensonge sera fatalement de mise. Voyez la réalité – celle des faits, et non des mots -, à savoir que toute personne désireuse d’explorer la méditation, de voir en quoi elle consiste, doit d’abord comprendre toutes les formes d’activité de l’ego.

La méditation consiste à évacuer de l’esprit toute activité liée à l’ego. Et cela ne dépend ni d’une pratique, ni d’une méthode, ni d’une requête de style : ‘Dites-moi ce qu’il faut faire’. Donc, si vous êtes sérieusement intéressé par cette démarche, c’est par vous-même que vous devez identifier, parmi vos activités, celles qui sont propres à l’ego – les habitudes, les propos, les gestes, les mensonges, la culpabilité que vous cultivez et à laquelle vous vous agrippez comme à un trésor, au lieu de vous en débarrasser, les punitions – bref, toutes les activités qui relèvent de l’ego. Et cela exige de la vigilance.

Qu’est ce que la vigilance ? Elle suppose une observation dénuée de tout choix – il faut juste observer, sans rien interpréter, traduire ni déformer. Or cela n’est pas possible tant qu’il existe un observateur qui s’efforce d’être attentif. Êtes-vous capable d’être attentif, vigilant, de sorte que lorsque vous observez, l’observateur s’efface au profit de l’observation pure ?

Vous avez lu certaine déclaration selon laquelle la vigilance est un état d’esprit qui exclut de la part de l’observateur tout recours à un choix. Vous entendez ces propos. Vous voulez immédiatement les mettre en pratique. Vous dites alors : ‘Que dois-je faire ? Comment être attentif sans que l’observateur entre en jeu ?’ Ce que vous voulez, c’est vous mettre tout de suite à l’œuvre, passer à l’action – ce qui veut dire que vous n’avez pas vraiment écouté ces propos. Vous avez plus envie de les mettre en actes que de les écouter vraiment. C’est comme de regarder une fleur, de respirer son parfum. La fleur est là, resplendissante de beauté, de couleurs. Vous la regardez, vous la cueillez, et vous commencez à la mettre en pièces. Alors qu’en étant totalement ouvert à l’écoute, on respire alors le parfum, la vérité de la chose. Et c’est ce parfum, cette vérité qui agissent, et non le ‘moi’ qui s’épuise sans cesse à agir ‘comme il faut’. […]

Lorsqu’on prend conscience du processus de l’ego dans l’ensemble de ses activités – telles que l’ambition, ou la quête d’épanouissement dans le domaine relationnel -, il naît de cette prise de conscience un esprit qui est parfaitement calme et silencieux. Mais ce n’est pas la pensée qui s’immobilise – comprenez vous la différence ? La plupart des gens s’efforcent de contrôler leurs pensées, espérant ainsi pacifier leur esprit. J’ai vu des dizaines de personnes s’entraîner pendant des années à contrôler leurs pensées, espérant ainsi pacifier pour de bon leur esprit. Ils ne voient pas que la pensée est un mouvement. […] Et la pensée ne peut jamais rester tranquille, car si elle s’immobilise, elle meurt – elle ne peut donc pas se permettre de rester immobile.

Pour peu qu’on ait examiné tout cela en profondeur, en sondant au plus profond de soi-même, l’on constate alors que l’esprit devient tout à fait calme et silencieux, sans qu’on ait à le contraindre, à le contrôler, à l’hypnotiser. Et il faut qu’il soit silencieux, car ce n’est que dans ce silence que peut surgir une chose tout à fait inédite, non identifiable. Si je force mon esprit à une immobilité silencieuse, en le soumettant à des pratiques, à des subterfuges divers, ou à des chocs, ce silence sera celui d’un esprit qui a lutté contre la pensée, qui l’a contrôlée, écrasée. Cela n’a rien à voir avec un esprit qui a percé à jour les agissements de l’ego, et a su voir, derrière le temps, le mouvement de la pensée. L’attention même portée à tout ce mouvement suscite cet état de silence absolu de l’esprit, propice à l’éclosion de quelque chose de totalement neuf, inédit...

Jiddu Krishnamurti, Cette lumière en nous /La vraie méditation...

Krihnamurti 1

***Nous vivons donc sans cesse dans un monde idéalisé, un monde de mythes et jamais dans le Monde Réel. Pour Observer Ce Qui Est, pour le Voir vraiment, pour se familiariser avec Ce Qui Est, il ne doit y avoir ni jugement, ni évaluation, ni opinion, ni peur*** 

 

L’HOMME ET LE MOI

On a tendance à penser en Occident que ce que je dis se rapporte uniquement à la tradition hindoue et ne s’applique pas aux races de traditions occidentales. Aux Indes, au contraire, on a tendance à penser que j’expose une philosophie occidentale. Si l’on me juge de façons si différentes, cela prouve que la Vérité n’est ni occidentale ni orientale.
Aux Indes on s’imagine couramment que celui qui parvient à la Connaissance doit porter la robe orange du sannyasin, devenir un mendiant errant et mépriser le corps physique. En Europe d’autres préjugés prennent la place de celui-là. Mais ces préjugés sont des limitations, et on ne peut pas limiter la Vérité. La nature humaine est partout la même, dans tous les climats, et la Vérité est partout la même, elle ne peut pas être contenue dans des frontières, ni appartenir à des races, à des dogmes, à des églises. Chacun peut la découvrir en se servant avec intelligence de son sens critique...

Ce que j’appelle intelligence est l’équilibre entre la pensée et l’émotion; le sens critique est le discernement qui nous permet de choisir ce qui est essentiel et de rejeter ce qui ne l’est pas.Je me rends bien compte de l’indifférence, de la majorité des hommes à l’égard de la Vérité: ils ignorent jusqu’à son existence. Ils sont comme des prisonniers qui seraient nés dans leur prison et qui ne savent pas qu’elle a une sortie, mais qui souffrent à cause de leur emprisonnement.La Vérité, qui est la Vie, ne supporte aucune limitation. Pour la découvrir, nous devons nous libérer; et pour nous libérer, nous devons être poussés, par le désir de comprendre, à trouver la cause de nos limitations. La certitude à laquelle nous parvenons alors est le résultat de nos propres luttes, de notre compréhension, de notre doute. Cette certitude, personne ne peut nous la donner...


Le doute et le désir de trouver la Vérité absolue sont les deux stimulants qu’il convient d’éveiller chez les hommes. Ce qui les stimule habituellement, c’est la peur et l’espoir qui naissent de leurs limitations et qui les portent à chercher des consolations. Ce besoin d’être réconfortés ne peut pas les amener à découvrir la Vérité. Ceux qui sont consolés et réconfortés n’ont pas pour cela découvert la cause de leur souffrance, ils ne sont pas sortis de prison. Ils ont trouvé un délassement passager en changeant de position. Chercher à se faire consoler équivaut à une stagnation, une trahison de la Vérité. La Vérité ne réconforte pas, on ne peut la capter comme un courant électrique, la réduire dans un transformateur, et l’utiliser pour notre confort. Sa grande lumière ne peut pas être tamisée...


Voici à ce propos une histoire hindoue. Une fois, au printemps, tous les papillons de la vallée se réunirent à l’ombre fraîche d’un arbre. Ils discutaient au sujet de la lumière; les uns affirmaient ce que d’autres niaient, jusqu’à ce qu’un papillon se déclarât prêt à aller découvrir ce que la lumière était réellement. Tous attendirent patiemment son retour. Lorsque le papillon revint, il leur apprit que la lumière était beaucoup trop forte pour qu’on pût s’en approcher. Mais les autres ne furent pas satisfaits de cette réponse, et ils voulurent en savoir plus long. Un autre papillon se mit en route et leur communiqua à son retour qu’il n’avait pu s’approcher de la lumière tant elle était puissante et aveuglante...

Cette déclaration non plus ne fut pas trouvée suffisante et un troisième papillon s’envola vers le même but. Blessé, il leur dit à son retour que la lumière était si chaude qu’elle l’avait brûlé. Et à sa suite un quatrième partit, mais pour ne pas revenir. La Vérité, qui est Lumière, l’avait consumé.Ainsi, dans leur souffrance, les hommes préfèrent attendre qu’on leur apporte la Vérité plutôt que d’aller la chercher.Or, même parmi ceux qui partent, la plupart vont chercher non pas la Vérité mais des consolations. Les consolations ne contiennent pas la Vie dans son accomplissement, car au lieu de faire comprendre aux hommes les causes de leur souffrance, elles rabaissent la Vérité, elles la réduisent en créant des croyances religieuses et des dogmes. La Vie, qui est la Vérité, ne peut s’accomplir qu’à travers des expériences qui ne la réduisent pas.Les hommes, parce qu’ils ne trouvent le bonheur nulle part, errent d’une cage à l’autre et continuent de souffrir. Ils doivent pourtant se délivrer de toutes leurs cages...


Des âmes bonnes et généreuses, mues par le désir de soulager la misère humaine, s’appliquent à rendre plus attrayantes les innombrables prisons déjà existantes. Elles croient qu’en améliorant les conditions de l’existence elles rendront les hommes meilleurs et plus heureux. Elles oublient qu’une prison modèle est toujours une prison.Il est évident que les conditions de l’existence devraient être meilleures pour tous, mais il ne faut pas les faire dépendre de la charité. Elles doivent être créées à la fois par la technique et par la compréhension de la Vie. Une excellente technique qui se développe au détriment du sens de la Vie est inefficace; il faut au contraire, qu’elle soit guidée par le sens de la Vie développé à son maximum. Je ne veux pas décorer les anciennes cages. Je ne veux même pas les démolir. Car même si l’on venait à démolir toutes les prisons des hommes, ils en rebâtiraient d’autres et en décoreraient les murs...

Chacun doit apprendre à se délivrer par lui-même. Mon but est de faire naître dans les hommes le désir qui briserait toutes les cages, et d’éveiller la volonté en eux de découvrir la Vérité, le vrai bonheur.Dans leur recherche d’une prison à l’autre, les hommes basent leur vie sur un espoir toujours trompé. L’espoir est une trahison de la Vérité, car, en fixant l’homme dans une attente de l’avenir, il l’affaiblit et l’éloigne du présent.Un paradis promis dans le futur ne contient pas même l’ombre de la Vérité, la Vérité en est totalement absente. Dans la mesure où l’on fonde sa recherche sur l’espoir de trouver des consolations, des baumes pour guérir les plaies, on s’éloigne de plus en plus du royaume où se trouve le bonheur, où se trouve la Vérité éternelle. Celle-ci n’a besoin d’aucune prière, ni d’aucune adoration, ni d’aucune religion, ni de rites. Elle est absolue. Et à travers la lucidité totale que chacun, s’il s’y efforce, peut avoir de ses propres actions quotidiennes, de ses pensées et ses émotions, chacun peut la découvrir. Chaque personne, en concentrant toute sa conscience sur ses propres actions quotidiennes, peut discerner parmi elles celles qui expriment la vie, et celles par contre qui conduisent à l’inaction ou qui même sont déjà inactives...


Les actions inactives sont celles par lesquelles on cherche à se distraire dans des successions de passe-temps futiles. Ces actions s’attachent uniquement à ce qui n’est pas essentiel, et créent ainsi une souffrance négative dont on ne sait pas sortir. Dans cet état négatif, tout ce que l’on fait enchaîne. L’amour n’y respecte même pas son propre objet, qu’il fait servir au plaisir.
Les actions qui conduisent à l’inaction sont celles où se trouvent mélangés l’essentiel et le non-essentiel. Elles sont déterminées par la passion, par le violent désir qu’a le « je » de durer, de s’amplifier, d’acquérir des qualités. Bien que ces actions conduisent à un état inactif, elles sont quand même créatrices parce qu’elles provoquent une vraie souffrance, positive, par laquelle l’homme peut trouver une sortie: s’il risque de s’enchaîner, il peut aussi se délivrer en devenant de plus en plus conscient de son but. Ici l’amour distingue le sujet de l’objet et les prend tous deux en considération...


Enfin, les actions qui expriment la vie sont celles qui ne naissent pas du sens du moi, celles qui ne proviennent pas du désir qu’a le « je » de durer et de s’amplifier, celles où la conscience mène de l’individu a disparu, celles qui expriment uniquement l’essentiel. Il ne faut pas envisager l’action essentielle du point de vue des qualités, ainsi qu’on peut le faire pour les autres actions. Il ne faut pas du tout essayer de lui attribuer des qualités, elle n’en a pas, elle est une harmonie parfaite. Cette action n’est donc ni une action ni une inaction, car le conflit de l’action et de l’inaction provenait des qualités.L’action essentielle est essentiellement simple. Si elle peut paraître négative lorsqu’on veut la considérer par rapport à des sujets et à des objets, elle est au contraire essentiellement positive; en elle il n’y a ni objet ni sujet mais l’amour, qui est l’essence de toute chose. Elle est l’action pure, où la conscience est libérée.Mais plutôt que de dégager ainsi jusqu’au bout le fruit de chaque geste, les hommes, dans leur désir d’être heureux, essaient de tout. Tour à tour, ils abandonnent ce qui les déçoit et, limités par la médiocrité de leurs ambitions, passent d’une satisfaction à l’autre...


D’abord, ils croient découvrir le bonheur dans la possession des biens matériels et des plaisirs grossiers. S’ils n’y trouvent pas la félicité qu’ils cherchent, ils tournent leurs désirs affinés vers les biens soi-disant spirituels. Ils espèrent les trouver dans un monde qu’ils croient être réel, mais qui n’est qu’artificiel, créé par l’espoir et leur propre fantaisie. Dans ce monde dépourvu de réalité, se trouvent les croyances de toutes sortes, l’occultisme et le mysticisme.
Harcelé par la souffrance, l’homme qui cherche la vérité tombe dans un dernier piège. Il a appris que tout soutien extérieur, tout ce qui s’appuie sur une autorité ne peut pas l’amener vers son but. Il se détache alors résolument de tous les objets, et se replie sur son être intérieur où il espère découvrir la vérité. Là, l’ultime déception le guette, car dans cette prison subtile il rencontrera le « je », le sens du moi qui s’oppose aux autres personnes, l’individualité entachée de qualités qui la rendent distincte...


Le « je » dépend du temps et de l’espace; donc, il développe des qualités qui appartiennent au temps et à l’espace. La bataille devient inévitable entre l’individu et la Vérité.Ce que j’entends par individu, ce n’est pas une unité humaine considérée par rapport à l’espèce. On parle beaucoup de l’individu dans ses rapports avec la collectivité, en opposant simplement au nombre un des éléments qui constituent ce nombre. Un homme considéré comme une unité, comme on le fait pour un objet, pour un oiseau ou pour un arbre, n’est pas un individu dans le sens que je prête à ce mot. Pour moi n’est individu que l’homme qui a découvert son unicité, l’homme qui est devenu totalement soi-conscient...


Pour éviter de nouveaux malentendus, je ferai remarquer que l’unicité, telle que je l’entends, n’est pas une qualité d’originalité, mais indique le processus particulier suivant lequel chaque homme atteint la vérité, la manière propre qu’il a de parvenir à son accomplissement.Nous avons laissé l’homme qui cherche la vérité à sa dernière étape. S’étant détaché de tout, s’étant détourné de tout appui, de toute autorité, il a néanmoins gardé l’espoir de découvrir la vérité en lui-même. Mais le « je », le « Moi », l' »Ego », dans son exclusion, ne contient pas la vérité, et déçoit son dernier espoir. Il se peut alors que, complètement découragé, l’homme se détache de tout, n’ait plus foi en rien, et s’abandonne à l’indifférence. Il entre dans le monde de la mort, dans le monde du néant...


A un moment donné, il avait connu l’extase de la richesse, du pouvoir, du succès. Ensuite, il s’était grisé de l’extase intérieure pour arriver enfin à cette extase du néant. Maintenant qu’il est dépouillé de tout, qu’il s’est débarrassé de toutes les entraves, qu’il a abandonné les cages, qu’il ne s’appuie plus sur aucune autorité, qu’il ne recherche ni consolation ni espoir, il lui reste à faire un dernier effort pour aller au-devant de la vérité qui consumera son être. Il est enfin prêt à découvrir la réalité qui contient la négation et l’affirmation, cet absolu qui ne connaît pas les degrés de la perfection, qui est l’être pur, la Vie et la Vérité. Le moment critique est arrivé qui déterminera, ou bien le triomphe de la Vérité ou bien la rechute de l’homme dans l’égo, c’est-à-dire la nécessité de recommencer l’expérience dont il n’a pas appris la leçon.Pendant qu’il parcourait sa longue route, l’homme était semblable à un bateau sans gouvernail qui est entraîné par le courant d’un fleuve. Poussé par les flots, il prenait son mouvement involontaire pour un mouvement de sa volonté et les reculs provoqués par ses réactions pour un détachement philosophique. Mais le vrai détachement consiste à discerner ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas, et à choisir l’essentiel. Ce choix s’oppose à l’idée que fait d’habitude du détachement : on pense qu’il consiste à éliminer ce qui est illusoire. Cette élimination est un acte négatif. Si au lieu d’éliminer ce qui n’est pas essentiel on s’efforce de saisir ce qui est essentiel, on se détache mais d’une façon positive.
En effet, la découverte de ce qui est illusoire peut mener à la conclusion que tout n’est qu’illusion, Maya. Cette conclusion n’est pas exacte. Les objets sont réels, comme sont réelles les émotions et les pensées. C’est leur assemblage qui constitue un monde irréel où pourtant il nous faut découvrir la Vérité...


Pour l’ignorant, la réalité est constituée par cet assemblage d’un monde extérieur avec son propre monde intérieur, et par les réactions qui en résultent. Quand il croit agir librement, ses actes sont déterminés par des causes qu’il ne connaît pas, quand il croit être positif, il ne fait que réagir à des contacts extérieurs. Le résultat de toutes ses réactions est ce qu’on appelle une civilisation. Pourtant, la fonction d’une vraie civilisation est d’aider l’homme à parvenir à l’action pure. Si, comme nous le constatons à notre époque, la civilisation n’aboutit pas à cela, elle n’est pas une vraie civilisation. Pour y trouver la Vérité nous devons mettre à jour les réactions qui la produisent, et dans cette irréalité découvrir le réel et nous en emparer. C’est ainsi que nous pourrons rejeter une fausse civilisation; tandis que le renoncement en ferait encore partie.
Constater que nous sommes passifs, que nous agissons automatiquement, c’est commencer à travailler consciemment sur nous-mêmes. Mais pour savoir si nous sommes immobiles ou en mouvement, nous devons établir un point de repère. Ce point de repère est l’action pure, c’est-à-dire le but même que l’homme doit atteindre. Affirmer ce but, le garder présent, c’est s’en servir comme moyen pour y parvenir. Sans lui, nous sommes dominés par une négation qui nous conduit à l’indifférence complète...


Pourtant, l’homme ne peut pas vivre dans l’indifférence. La vie en lui ne tolère pas cet état statique et le force à bondir en avant ou, au contraire, à retomber en arrière pour recommencer à souffrir. S’il retombe, il peut bien des fois être ramené au point mort de l’indifférence et retomber encore. Il doit briser ce point mort, dépasser définitivement cet état d’indifférence, et aller au-delà, vers un état d’équilibre dynamique, où il connaîtra l’action pure et la création pure. Tant que l’homme n’est pas parvenu à l’action pure, tout ce qu’il prend pour sa création n’est qu’une activité passive éclairée quelquefois d’un faible reflet créateur. Sa poésie, sa musique, sa peinture, son architecture, tous ses arts ne sont encore qu’une activité et non pas une création libre. Ce qui importe, c’est de posséder l’art de vivre qui est la seule véritable création, le seul art positif.Lorsque l’homme dans la prison de la négation arrive devant le mur qui, édifié par son sens du moi, le sépare de la réalité, il doit encore accomplir l’acte qui le libérera définitivement. En deçà de ce mur, le sens du « Moi », le « je », s’amplifie sans cesse pour culminer dans le plein épanouissement de la soi-conscience. Cette soi-conscience n’est pas encore la libération de la conscience parce que, liée aux réactions, elle s’appuie sur le subconscient et sur l’inconscient, tandis que dans la libération de la conscience il n’y a plus ni subconscience, ni inconscience, ni conscience.Le mur de la séparation empêche l’homme d’apercevoir la Vérité. L’homme doit le faire disparaître, et cette élimination constitue l’acte positif qui le libère. La vie se trouve de l’autre côté du mur, mais en réalité le mur n’existe pas: c’est l’illusion de la division, le sens du moi qui emprisonne, et c’est lui qu’il s’agit de faire disparaître...

Là où le « je » n’existe plus, il n’y a plus de place pour la peur, et c’est alors que l’homme connaît le détachement.La crainte qu’il avait de souffrir et d’éprouver des désillusions ne l’avait conduit qu’à l’indifférence. Mais l’indifférence est un faux détachement. Le détachement véritable est l’amour lui-même sans objet ni sujet.L’homme libéré de ses limitations de la peur, du « je » avec toutes ses qualités, parvient enfin à la connaissance.
Au cours d’une première étape, l’homme cherche dans le monde du relatif la connaissance encyclopédique des objets et des rapports qui existent en eux. Puis il cherche à se connaître lui-même, et cette connaissance l’amène graduellement à être conscient de ses limitations, jusqu’au moment où, pleinement en possession de toute sa conscience, il parvient à la connaissance de l’Éternel. Celle-ci n’est pas une amplification de la connaissance de soi, car ayant dépassé toute conscience elle ne connaît plus ni séparation ni unité. Elle est l’illumination qui donne à chaque chose sa vraie valeur.
Dès sa première vision de la Vérité, l’homme commence à éliminer son « je » jusqu’au moment où il voit la possibilité de quitter sa dernière prison. Il se débarrasse alors complètement du « je » et se libère de la grande illusion de la séparation. Dès lors, il est libre, il est enfin homme...


Pour moi, le surhomme n’existe pas. On le conçoit généralement comme un être doué de qualités et de vertus exaltées. Mais l’homme libéré n’a pas de qualités, parce que celles-ci appartiennent au « je » dont l’homme s’est précisément dépouillé.
L’Ego développé à l’extrême s’appelle surhomme ou Dieu; mais puisque le « je » est une limitation, donc une imperfection, comment deviendrait-il (même démesurément agrandi) parfait ou illimité? Lorsque le « je » a disparu, l’homme atteint la perfection et devient pareil à un Christ, à un Bouddha, c’est-à-dire réellement un homme: « Homme » reprend alors son sens propre, l’homme est l’être qui n’a pas d’égo. En lui toutes les limitations (ses qualités) ont disparu. La perfection ne comporte pas de degrés, car l’égo, auquel seul s’appliquent les qualités, n’existe plus.Pour réaliser la Vérité, il ne faut pas l’envisager du point de vue du relatif. Le relatif appartient encore à l’égo, quand l’égo disparaît le relatif fait place à l’absolu. Tout acte pur, c’est-à-dire tout acte dépouillé du « je », dévoile la Vérité, mais il ne peut procéder que d’un être conscient de la perfection.
L’homme, depuis sa naissance, s’est enrichi de toutes ses expériences...

Il a d’abord expérimenté une perfection végétative, inconsciente, puis l’imperfection, qui, d’inconsciente est devenue plus tard consciente. Il arrive maintenant à une simplicité qui n’est aucunement primitive, mais qui apparaît au contraire comme une riche et parfaite synthèse, une œuvre d’art où pas une ligne ne peut être supprimée.S’il n’a pas encore réalisé la perfection, il peut néanmoins l’avoir déjà présente à l’esprit comme un but à atteindre. L’acte qu’il accomplit en vue d’atteindre ce but, pour qu’il soit utile, doit être conscient et délibéré. Il faut que l’homme agisse par expérience personnelle. C’est son expérience qui lui démontre que l’égo a un but, et qui le pousse à agir en choisissant librement les actes qui le conduiront à ce but. Si ce Choix demande un effort, il peut tout de même, bien qu’imparfait, avoir du prix, parce qu’il est fait librement, tandis que l’effort qui provient du désir que l’on a de se conformer à l’idéal d’un autre n’a aucune valeur...


Lorsque l’effort cesse, l’acte devient spontané, la perfection de l’action pure est réalisée. La vertu qui s’accompagne d’effort n’est pas une vertu.Tout homme libéré atteint la Vérité, comme un Christ ou un Bouddha. Christ et Bouddha sont des noms donnés à des hommes qui ont atteint la Vérité; ce ne sont pas les noms de la Vérité elle-même. Ainsi ceux qui s’attachent à ces noms ou aux hommesqui portés ces noms ne trouvent pas l’immortalité, mais ceux qui la trouvent sont ceux qui s’attachent à la Vérité.Pour être immortel il ne faut pas vouloir préserver son individualité ni son unicité, il ne faut pas non plus vouloir agrandir son « Moi », ou vouloir l’immortaliser dans un Dieu. Au contraire. L’homme doit aspirer à perdre le sens du « Moi », le « je », qui lui cache la Vérité et l’empêche de parvenir à elle. La Vérité ne dépend pas du temps qui se décompose en passé, présent et futur. Elle est le moment, insaisissable et pourtant si réel, du « maintenant » en dehors de la durée. Elle se trouve là où il n’y a pas de « je »...


Une petite feuille tendre au creux de notre main contient l’éternité si nous savons la regarder en dehors du « je » et peut nous faire découvrir l’essence de tout ce qui contient la Vérité.Pourquoi mettre son espoir dans l’avenir? Pourquoi scruter le passé? Le passé, le présent, le futur sont irréels, l’homme qui se fie au temps est pris par son mensonge. Il importe de vivre dans le « Maintenant » éternel, où l’homme, concentré, tendu dans un équilibre parfait, est la Vérité. La Vérité laisse les gens indifférents parce qu’ils ne savent pas que sans elle ils ne peuvent être heureux. Ils cherchent le bonheur hors de la Vérité, et c’est pourquoi le bonheur les fuit.Il est essentiel que l’on ne prenne pas ce que je dis pour une spéculation de l’esprit. La Vérité dont je parle est le résultat de mon expérience. Je la vis pleinement et constamment, elle existe en chacun et en chaque chose, et sans sa réalisation le bonheur n’existe pas.Cet achèvement, cet accomplissement n’est pas réservé à une petite élite d’initiés ou de surhommes. La Vérité n’est pas l’apanage d’un centre quelconque, elle n’est pas détenue par une association, une institution, une église, une académie. Elle peut être atteinte par chacun, ceux qui veulent la réaliser doivent eux-mêmes la rechercher...

La vraie simplicité n’est pas une pauvreté intérieure mais provient de la richesse de l’expérience. La pauvreté d’expérience n’est qu’une fausse simplicité, qui crée au contraire, toutes les complications de l’existence.Il y a une apparente richesse d’expérience qui provient de leur grande multiplication, et il y une apparente richesse matérielle qui provient d’une grande multiplication des objets matériels. Ces richesses, qui pour les uns semblent positives et pour d’autres négatives, ne sont ni positives ni négatives: elles sont nulles si l’on ne sait pas en tirer toute la leçon qu’elles comportent et en dégager l’essence.De même, il y a une apparente pauvreté d’expérience et une apparente pauvreté matérielle. Celles-ci, loin de multiplier, s’attachent à réduire, et à leur tour semblent négatives aux uns et positives aux autres. Mais elles ne sont négatives ou positives que selon la leçon que l’on sait en tirer...


La richesse et la pauvreté ne sont pas une question de quantité. Une seule expérience peut suffire pour comprendre la Vérité toute entière, si par elle on sait se libérer: la Vérité est la libération de toute expérience. Une seule possession peut suffire à se délivrer à la fois du problème de posséder et de celui de ne pas posséder, car on peut, du fait qu’on l’on ne possède un seul objet, dégager la pleine signification de la possession en général. Il suffit en effet d’examiner son désir impersonnellement et avec grande attention. Ce désir est le même, quelle que soit la quantité des objets que l’on possède.Il y avait une fois aux Indes un sannyasin, un religieux voué à la pauvreté, qui s’en alla trouver un roi renommé pour sa sagesse. Ce sannyasin possédait, pour tout bien terrestre, deux pagnes. Un jour, pendant qu’il s’entretenait avec le roi à l’ombre d’un arbre, le somptueux palais royal prit feu. Sans même tourner la tête, le roi continua l’entretien, cependant que le sannyasin, inquiet et distrait, ne perdait pas l’incendie de vue… car tout près du palais il avait étendu son second pagne…


Le désir d’être riche et le désir d’être pauvre sont tous deux basés sur la peur. On a peur de ne pas assez posséder ou, au contraire, on a peur de trop posséder. A la base de l’ascétisme le plus pur, nous découvrons la crainte du monde: si le monde est considéré comme une illusion, Maya, on a peur de se laisser prendre par les possessions qui apparaissent aussi comme des illusions, et si le monde est assimilé au mal, les possessions deviennent des tentations qu’il faut fuir.Mais cette fuite provoquée par la crainte et la lassitude n’est pas le vrai abandon du monde. Le mondé est réel. Tout est réel. Ce qui est irréel, ce qu’il convient d’abandonner, ce n’est pas le monde, ce sont les fausses valeurs que l’on attribue aux choses...

Dans ce sens, se détacher, renoncer, veut dire discerner dans l’irréalité de ces fausses valeurs ce qui est réel, et s’en emparer. Renoncer vraiment ce n’est pas rejeter le monde mais le comprendre. Être détaché, c’est ne plus éprouver le désir de posséder ni le désir de ne point posséder. C’est ne plus convoiter les possessions, ni mépriser ceux qui possèdent. C’est ne plus être jaloux de la richesse des autres ni de leur pauvreté. Lorsque nous cessons de penser que la richesse ou la pauvreté sont des privilèges, notre conduite, basée uniquement sur l’harmonie de notre détachement complet, ne nous porte plus à aborder le riche ou le pauvre d’un point de vue particulier. Nous n’établissons plus, entre nous et les autres, des rapports d’après lesquels nous les traitons de telle ou telle façon; mais nous exprimons l’action impersonnelle et pure qui ne comporte pas de rapports ni de situations entre individus, parce qu’elle est une plénitude par elle-même.Quand la richesse et la pauvreté cessent de nous séduire, nous cessons de leur attribuer une signification humaine. En effet elles sont extérieures à l’homme...


C’est une grande illusion de vouloir être riche pour faire du bien en aidant les autres, ou de justifier sa richesse par charités. Le tort qui a été commis en amassant des richesses ne peut être réparé par aucune charité. L’argent étant une forme de pouvoir, aider les autres c’est simplement exercer ce pouvoir.Le pouvoir sous forme de possession est exercé par les Églises sous deux formes: placement de capitaux pour leur richesse matérielle, exploitation de la faiblesse humaine pour distribuer les richesses dites spirituelles. Les Églises qui se disent spirituelles encouragent les riches; elles encouragent donc aussi les pauvres à rester pauvres.
Le riche qui décide de devenir pauvre et qui donne tous ses biens fait une action qui est égale à zéro, car elle n’est pas une action au vrai sens du mot, mais une réaction. La pauvreté pour lui n’est que l’opposé de la richesse, au sein d’un conflit qui n’est pas résolu,Il est aussi faux de croire que la richesse est un mal et la pauvreté une vertu qu’il est faux de croire l’inverse.
La richesse qui n’est que possession est négative. La pauvreté qui n’est qu’un manque de possession est aussi négative. La richesse et la pauvreté sont positives lorsqu’elles s’unissent dans la plénitude intérieure du détachement.Lorsque la richesse et la pauvreté sont séparées de la possession elles acquièrent dans ce détachement un sens nouveau, la pauvreté de l’avoir devient la richesse de l’être...


Les hommes ont élevés en eux-mêmes une double barrière à la Vérité, la richesse et la pauvreté. Mais la Vérité ne peut pas être trouvée au moyen de possessions spirituelles ou matérielles. Elle n’est pas le résultat de compensations dans ces deux domaines. Elle n’est riche ni pauvre d’aucune sorte de possessions. Toutes les discussions à ce sujet ne mènent à rien, et je ne voudrais pas trop m’y arrêter. Comment prendre pour critérium de vérité le confort et l’inconfort physique? Celui qui est vraiment simple n’est influencé ni par le confort ni par l’inconfort, parce qu’il possède la plénitude de la Vie.
J’ai dit que la vraie simplicité est la plénitude du détachement. Elle est à la fois la plénitude de l’amour détaché et impersonnel où ne subsiste plus la distinction sujet et objet, et la plénitude de la pensée concentrée jusqu’à l’extrême mais tout à fait souple, jamais rigide, toujours alertée à l’essentiel. Cet ensemble harmonieux de l’amour et de la pensée est la simplicité de l’intuition, qui est le détachement...


Le détachement dont je parle ne se traduit pas par le contentement de vivre dans les conditions où l’on se trouve. L’homme qui se contente de tout n’est pas essentiellement différent de celui qui veut toujours changer les conditions extérieures parce qu’il ne trouve de paix nulle part. Ni l’un ni l’autre ne sont vraiment détachés. Ils continuent à être esclaves et complices des causes qui créent la civilisation où ils se trouvent. Ils contribuent à cette civilisation qui emprisonne l’homme.
Celui qui est parvenu au vrai détachement s’est donc d’abord délivré de son état d’esclavage, c’est-à-dire qu’il n’est plus esclave des causes qui à chaque instant créent une civilisation qui enchaînent les hommes. Et du fait qu’il s’est délivré, qu’il ne contribue plus à créer cette civilisation, il appartient au contraire à la vraie civilisation, dont le but est la délivrance de l’homme...


Dès lors, sa simplicité ne s’exprime pas par des réactions à l’intérieur de la civilisation dont il s’est détaché: il ne réagit pas contre telle ou telle façon de s’habiller et de vivre en affirmant que la vérité consiste à s’habiller et à vivre autrement. Il ne peut prendre position à l’intérieur du jeu auquel il ne joue plus. Pour lui le jeu tout entier de cette civilisation est en dehors de ce qu’il considère comme étant l’ordre naturel qui convient aux hommes. Si les autres pensent pouvoir s’y adapter, lui, par contre, y est purement et simplement inadapté.Certes, il utilise de cette civilisation ce dont il a physiquement besoin pour vivre selon un minimum qui ne comporte aucun désir personnel. Si les circonstances le placent dans des conditions où ce minimum lui est refusé, cela pourra l’affaiblir physiquement jusqu’à étouffer son expression, jusqu’à le tuer, mais cela ne changera pas sa nature ni la nature de son expression...


Dans une civilisation uniquement créée par des réactions qui enchaînent les hommes et les font souffrir, il est libre, donc il agit librement, d’une façon simple et naturelle. Non seulement il ne crée plus de souffrance, mais son action est positive parce qu’elle dégage l’essence des choses. Ceux qui souffrent parce qu’ils sont pris dans leurs irréalités peuvent boire à son eau pure. L’eau pure est là pour étancher leur soif. Mais s’ils la mêlent à de la boue ils ne pourront plus la boire.
Le vrai détachement est un bonheur qui n’a pas de qualités. Il ne consiste pas, seulement à être délivré de la richesse et de la pauvreté: cette délivrance n’est qu’un de ses aspects. Le détachement total est une solitude totale. Tant que l’on ne parvient pas à cette solitude la pensée et les émotions sont un fardeau. Dans la complète solitude, la pensée est pure, purement humaine, joyeuse, elle surgit de sa propre joie, de sa propre action, elle est normale enfin, car elle n’est pas provoquée par des réactions.
Avant ce détachement complet, la pensée, née de réactions, était une réflexion sur les altérations que subissait le « moi ». Maintenant la pensée n’est plus une réflexion, elle porte sur l’essence, donc elle ne s’altère pas.Personne ne peut nous dire si nous sommes détachés ou non. De même, nous ne pouvons pas juger les autres, mais nous-mêmes. Et, pour être nos propres juges, nous devons nous examiner avec la plus grande honnêteté. Tant que nous éprouvons la sensation d’être incomplets, tant que nous ne possédons pas la plénitude totale, nous ne sommes pas encore détachés.La plénitude du détachement est le bonheur, qui est compréhension, car il résulte de la totalité de l’expérience, et celle-ci contient l’essence de la vie. Si l’on comprend bien ce que j’entends par expérience, on verra que cette totalité est contenue dans chaque expérience particulière, à condition que celles-ci soit véritable.
Ce que j’entends par expérience n’est pas une connaissance intellectuelle qui s’acquiert par l’observation des choses et des rapports qui existent entre elles. Cette connaissance intellectuelle reste à la surface de notre être. Je parle de l’expérience de compréhension qui nous touche dans notre raison d’être, par la Joie ou la souffrance. Cette expérience met en contact un événement, mort, naissance, amour, et un équilibre provisoire de l’être, établi sur des bases irréelles. Il y a expérience quand cet équilibre artificiel est détruit...


L’équilibre incertain et irréel qui est ainsi secoué par l’expérience, est construit par la peur et l’espoir qu’éprouve le « je » de se sentir incomplet. Sa peur et son espoir sont frappés par les expériences de la mort et de l’amour, leur édifice tombe et l’homme, dans ce vide, éprouve de nouveau le sentiment qu’il est incomplet. Si pour apaiser ce sentiment il reconstruit un nouvel édifice illusoire sur sa peur et son espoir, il n’utilise pas l’expérience, il refuse ce qu’elle lui a offert, et se met dans la nécessité de la recommencer...


Mais s’il comprend que cette expérience lui offre la possibilité d’aller jusqu’au bout de cette rupture d’équilibre, jusqu’à la base de sa raison d’être, il s’en servira pour aller chercher les causes de sa peur et de son espoir, et pour les éliminer. Une fois ces causes éliminées, il ne construira plus sur elles l’équilibre artificiel qui appelle l’expérience afin de se faire détruire, il ne construira plus rien, il sera établi dans la Vérité. Ainsi une seule expérience lui aura apporté la totalité de l’expérience. L’incertitude et le sentiment qu’il avait d’être incomplet l’ont conduit à la plénitude positive qui a dépassé toute expérience.
C’est cela le vrai détachement. C’est une sérénité qui s’exprime par l’action pure et impersonnelle, et dont le but ne dépend ni du temps ni de l’espace...


L’homme incomplet, poussé par sa peur et son espoir, passe d’un but illusoire à l’autre. Il cherche des appuis, il veut se faire guider et consoler, il veut trouver le bonheur en s’abritant dans des illusions, des Églises, des autorités. Mais s’il veut posséder la plénitude intérieure positive, il doit placer son but en dehors du temps et de l’espace. Ce but lui servira de point de repère et de moyen. Il ne doit pas en faire une spéculation de l’esprit, mais son être tout entier doit y participer.
De même que l’essence d’une goutte d’eau est l’essence de toute eau, la vie en chacun est l’essence de la vie.
Se comprendre soi-même dans sa propre essence c’est comprendre la totalité, ou le « je » a disparu. L’expérience était le contact d’une illusion (le « je ») et de la réalité (la Vie). Maintenant le « je » n’existe plus en aucune façon, ni subtile ni amplifié, il ne reste plus que la vie, on ne peut plus parler d’expérience.
Le « je » appartient au temps et à l’espace. La vérité, qui est la Vie, en est complètement indépendante: elle est immortelle. Pourtant les hommes veulent la chercher à travers leur » je », à travers le temps et l’espace, et l’exprimer par des formes...


La sincérité de l’homme qui possède la plénitude de la Vie ne ressemble à aucune autre, car ce qu’on appelle habituellement sincérité est une sincérité vis-à-vis de soi-même, de ce « je » créé par l’illusion, conditionné par le temps et l’espace, dominé par les circonstances. La vraie sincérité consiste à chasser hors de l’homme tout ce qui appartient au temps, à l’espace, au moi.Cette élimination n’est donc pas faite par le « je », mais par l’Éternité qui opère dans l’homme.Ainsi le moi ne peut pas aller au devant de l’Éternité dans l’espoir de s’en emparer, il ne la trouvera jamais. Les religions qui incitent les hommes à trouver la vérité, en leur promettant comme récompense la Vie éternelle, ou en les menaçant d’une punition, sont créées par le « je » qui veut durer, qui a peur et qui espère, et n’ont donc aucun rapport avec la vérité...


L’Éternité travaille dans l’homme afin de briser en lui les murs du moi. Quand ces murs sont tombés, la Vérité est là. La résistance que le « je » oppose à ce travail de l’Éternité dans l’homme, les hommes l’appellent souffrance.
Pour calmer cette souffrance, ils pensent devoir accumuler des acquisitions et des expériences, car ils pensent que le moi doit évoluer, progresser, s’enrichir. Ils doivent au contraire devenir pleinement conscients et comprendre que la résistance que le moi oppose à l’Éternité peut cesser à n’importe quel moment. Il lui suffit de dégager d’une seule expérience, ainsi que je l’ai dit, la totalité de la compréhension qu’elle peut lui donner...


Puisque chaque expérience contient la totalité de l’expérience, elle n’est à proprement parler qu’un aspect d’une seule et unique expérience qu’il convient de faire jusqu’au bout. Il est donc tout à fait inutile de répéter indéfiniment des détails particuliers de cette expérience unique. Si, au lieu d’épuiser un détail, nous lui résistons, nous résisterons aussi bien à d’autres expériences, et en les accumulant nous ne ferons que perdre du temps dans une souffrance inutile, et dans l’illusion d’une évolution. Donc, une seule expérience doit pouvoir suffire.J’ai dit que la souffrance est la résistance qu’oppose le « je » à l’Éternité. Mais il n’y a de vraie souffrance que lorsque le « je » connaît son but et qu’il ne peut pas s’empêcher de lui résister. La vraie souffrance est de tomber dans une erreur en sachant que c’est une erreur...


Celui qui prend toutes ces illusions pour des vérités est inconscient de son erreur et ne connaît pas la véritable souffrance qui conduit à la libération. Il souffre comme peut souffrir un enfant qui pleure son jouet cassé. Cette souffrance stérile de l’homme qui ne connaît pas son but fait indéfiniment tourner la roue de l’existence. L’homme n’y est même pas ignorant, il y est inconscient.A ce stade d’inconscience, l’interminable succession d’efforts stériles que font les hommes est ce qu’ils appellent le renoncement et le sacrifice.Lorsque le réel commence déjà à se mêler à l’illusion, la conscience s’éveille et cherche à discerner ce qui est réel de ce qui est illusoire. C’est la période de l’ignorance, où l’homme cherche la connaissance en faisant un choix. Il discerne ce qui est réalité et ce qui est illusion, et l’effort qu’il fait pour choisir, l’effort qu’il fait pour résister à ce qui n’est pas essentiel est la vraie souffrance. Dans cette souffrance qui le conduit à sa délivrance, il n’y a déjà plus de place pour la notion de sacrifice...


Enfin, le réel s’épanouit dans l’homme et celui-ci n’est plus attiré par ce qui n’est pas essentiel. L’Éternité a achevé son travail en lui, la lutte a cessé, il est libéré.L’épanouissement de cette connaissance met fin aux actions qui enchaînent l’homme, car ces actions émanaient du « je ». Le « je » s’oppose toujours au réel, il est donc négatif, et ses actions ne sont en réalité que des réactions négatives.J’ai déjà dit que le « je » ne peut pas progresser: Il peut se dissoudre dans l’Éternité. Cette dissolution est un état dynamique; elle n’est pas de l’indifférence. Au cours de sa lutte, le « je » peut éprouver la plus grande indifférence pour tout ce qui l’entoure et pour lui-même. Cette indifférence est l’opposé de la plénitude, car elle est faite du sentiment que tout est incomplet, que rien ne peut être complet...


Lorsque le « je » se trouve dans un état statique, dont il devra sortir un jour, deux possibilités s’ouvrent à lui: il peut chercher à dominer cet état et, dans ce cas, toute la série de ses expériences est à recommencer car il n’en a pas tiré sa leçon ou l’homme peut comprendre que ce qui est incomplet n’appartient qu’au « je », et alors il se débarrasse de lui. L’homme qui s’est débarrassé de son « je » est délivré même de la conscience, il est la plénitude de l’action pure. Cette plénitude et cette pureté sont inaltérables, elles ne dépendent plus ni de circonstances extérieures, ni d’états intérieurs, conscients au inconscients, individuels ou collectifs (groupes, classes, groupements religieux). L’action pure n’est pas altérée par ce qui appartient au temps et à l’espace.Tout ce qui appartient au temps à l’espace est une limitation. Par exemple, l’amour personnel fait souffrir parce qu’il cherche à briser les limitations dans lesquelles il est enfermé. Au lieu de facilité cette tâche à l’amour, l’homme lutte contre lui. Il resserre ses limitations en croyant ainsi se garantir contre la souffrance. Son sens possessif érige contre l’amour de véritables murailles: on les appelle loyauté, fidélité, don de soi...

La souffrance dans l’amour provient de cette fausse conception que l’on a de l’amour. On veut l’enfermer dans des limites individuelles, et pour ne pas souffrir on se cramponne à la cause même qui crée la souffrance.L’homme qui aime à l’intérieur de toutes les limitations construites par le « je » cherche à chaque instant à ajuster son amour à ces limitations. Sa jalousie, son désir, toutes ses actions, ses pensées, ses émotions s’efforcent, dans ce travail d’ajustement, d’adapter son amour à une illusion, de le maintenir dans les limites de son cercle.Puisque cette adaptation veut se baser sur une illusion, elle est absolument illusoire.Tout ce travail est stérile et ne fera pas comprendre la cause de la souffrance. A l’intérieur du cercle tracé par le « je », l’homme souffre et lutte pour établir un lien permanent entre deux éléments opposés et irréductibles créés par ce cercle. Il se débat dans les dualités de l’amour et de la jalousie, de l’amour, et de la haine, de l’objet et du sujet, de la peur et de l’espoir. Tout ce qu’il appelle amour n’existe que dans ce cercle. Le véritable amour, qui est en dehors de ces limitations, lui semble inhumain; tandis qu’il est le seul amour vraiment humain...


L’amour véritable, vu par le « je » de l’intérieur de son cercle, semble cruel car le « je » ne comprend la compassion que comme un secours qui viendrait dans ses propres limites le réconforter. La Vérité vue de l’intérieur de ce cercle paraît si monstrueuse et inaccessible que l’on ne veut même pas croire à son existence.L’homme ne veut pas quitter le cercle. Il croit que faire des efforts d’ajustement c’est vivre et faire des progrès. Progresser veut dire pour lui multiplier : multiplier les objets de ses désirs et de ses amours ou multiplier ses propres désirs en agrandissant et en renforçant son moi. Mais toutes ces multiplications ne sont que des divisions, car la nature du « je » est d’être isolée, donc il ne peut que séparer et diviser. Dans son cercle le détachement est impossible, on ne peut arriver qu’à l’indifférence.Lorsque, martyrisé par la souffrance, l’homme se décide à briser le cercle, il découvre ce que j’ai appelé l’action pure; qui n’émane pas de son moi et qui, par conséquent, ne dépend pas non plus des autres « je ». Donc, cette action n’établit pas un rapport entre un « je » et un autre « je », ni même un rapport entre un point de vue personnel et des « je » : elle n’établit pas de rapports, elle est. Elle est la plénitude de l’amour détaché, qui est la Vie. Elle est au-delà de la séparation et au-delà de l’unité. En elle les qualités ont disparu car elle n’est pas conditionnée ni par l’espace ni par le temps, elle est l’épanouissement de l’Éternité...Voici un texte intitulé « L’Homme et le moi  sur des notes prises au cours des conférences et causeries faites par J. Krishnamurti en France, en 1930 par Carlo Suarès.
***La Vérité est un pays sans chemin....Jiddu Krishnamurti***

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Krihnamurti 2***Qu’est-ce que le moi ?Krishnamurti***

Savons-nous ce que nous appelons le moi ? Par cela j’entends l’idée, la mémoire, la conclusion, l’expérience, les diverses formes d’intentions définissables et non définissables, les tentatives conscientes d’être ou de ne pas être, la mémoire accumulée de l’inconscient, mémoire de la race, du groupe, du clan, de l’individu lui-même, et tout le reste qui se projette extérieurement en action ou spirituellement en vertus. L’effort à la poursuite de tout cela est le moi. En lui est inclus l’esprit de compétition, le désir d’être.

Tout ce processus est le moi et nous savons par perception directe, lorsque nous le voyons en face, qu’il est mauvais. J’emploie avec intention ce mot « mauvais » car le moi est un instrument de division : il nous enferme en nous-mêmes et ses activités, quelque nobles qu’elles soient, nous séparent les uns des autres, nous isolent. Nous savons tout cela. Nous connaissons aussi ces instants extraordinaires où le moi n’est pas là, en lesquels il n’y a aucun sens d’effort, de volonté pénible, et qui se produisent lorsqu’il y a de l’amour.

Il me semble qu’il est important de comprendre comment les expériences par lesquelles passe le moi, le renforcent. Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous comprendrons ce problème de l’expérience. Or, qu’entendons-nous par expérience ? Nous passons tout le temps par des expériences, nous enregistrons des impressions et nous réagissons ou nous agissons en conséquence, calculant, développant certaines habiletés, etc. Il y a constamment interaction entre ce qui est perçu objectivement et nos réactions à ce contact, interaction entre ce qui est conscient en nous et la mémoire accumulée de l’inconscient.

Selon cette accumulation de mémoire, je réagis à tout ce que je vois, à tout ce que je sens. Au cours de ce processus de réaction à ce que je vois et sens, à ce que je crois à ce que je sais, l’expérience a lieu. La réaction, la réponse à quelque chose que je perçois est l’expérience par laquelle je passe. Lorsque je vous vois, je réagis. Le fait de nommer cette réaction est l’expérience. Si je ne nomme pas cette réaction, ce n’est pas une expérience.

Observez vos propres réactions et ce qui a lieu autour de vous. Il n’y a expérience que si se déroule en même temps un processus d’appellation, de langage. Si je ne vous reconnais pas, comment puis-je faire l’expérience de vous rencontrer ? Je veux dire que si je ne réagis pas selon ma mémoire, selon mon conditionnement, selon mes préjugés, comment puis-je savoir que je passe par une expérience ?

Il y a ensuite la projection de divers désirs. Je désire être protégé, je désire avoir une sécurité intérieure ; ou je désire avoir un maître, un « gourou », un guide spirituel, un Dieu ; et je subis l’expérience de ce que j’ai projeté : j’ai projeté un désir, lequel a pris une forme, à laquelle j’ai donné un nom, auquel je réagis. Ainsi se déroulent ma projection et le nom que je lui donne. Ce désir m’a fait avoir une expérience ; il m’a fait dire : « j’ai rencontré le Maître » ou : « je n’ai pas rencontré le Maître ».

Vous connaissez tout cela. C’est le désir que vous appelez expérience, n’est-ce pas ? Et lorsque je désire le 
silence de l’esprit, qu’arrive-t-il ? Que se produit-il ? Je vois l’importance d’avoir un esprit silencieux, un esprit calme. Je le vois pour diverses raisons : parce que les Upanishad l’ont dit ; des écritures sacrées l’ont dit ; des saints l’ont dit ; et, aussi, à l’occasion, je sens moi-même combien il est agréable d’avoir des moments tranquilles, après que l’esprit a été si bavard toute la journée. Le désir est d’avoir l’expérience du silence, et je me demande alors : « comment l’obtenir ? » Je sais ce que disent tel ou tel livre sur la méditation et sur différentes disciplines, et par conséquent je cherche, au moyen d’une discipline, à faire l’expérience du silence. Ainsi le soi, le moi, s’établit dans l’expérience du silence.

Je veux savoir ce qu’est la vérité : tel est mon désir, mon aspiration ; alors la projection s’ensuit de ce que je considère être la vérité, car j’ai lu beaucoup d’ouvrages à ce sujet, j’ai entendu beaucoup de personnes en parler et des écritures sacrées l’ont décrite. Je veux tout cela. Et que se produit-il ? Cette aspiration même, ce désir est projeté et j’obtiens l’expérience souhaitée parce que je reconnais l’état que j’ai projeté. Si je ne le reconnaissais pas, je ne l’appellerais pas vérité. Je le reconnais et en fais l’expérience, et cette expérience donne de la force à l’ego, au moi. Ainsi le moi se retranche dans l’expérience, et vous dites : « je sais », « le Maître existe », « Dieu est », ou « il n’y a pas de Dieu », ou que tel système politique est bon et les autres mauvais.

Ainsi l’expérience renforce constamment le moi. Plus vous êtes retranché dans votre expérience, plus le moi acquiert de la force. Le 
résultat est que vous déployez une « force » de caractère, une « force » de connaissances ou de croyance vis-à-vis d’autres personnes moins habiles que vous, qui n’ont pas vos dons d’écrire ou de parler. Et parce que c’est toujours votre moi qui est en action, vos croyances, vos Maîtres, vos castes, vos systèmes économiques sont des processus de division et provoquent par conséquent des querelles. Il vous faut, si vous êtes tant soit peu sérieux et honnêtes, dissoudre ce centre complètement et non pas le justifier. Voilà pourquoi il est nécessaire de comprendre le processus de l’expérience.

Est-il possible à l’esprit, au moi, de ne pas projeter, de ne pas désirer, de ne pas passer par des expériences ? Nous voyons que toutes ces expériences du moi sont une négation, une destruction, et pourtant nous les appelons des actions positives. Nous disons que c’est la façon positive d’aborder la vie. Et pour vous, défaire tout ce processus est une négation. Avez-vous raison ? Pouvons-nous, vous et moi, aller à la racine de cette question et comprendre le processus du moi ? Qu’est-ce qui peut provoquer la dissolution du moi ? Des groupements religieux - et d’autres - proposent des identifications : ils disent « identifiez-vous avec plus grand que vous et le moi disparaît ». Mais l’identification est encore à l’intérieur du processus du moi ; ce qui est plus grand que lui est simplement une projection de lui-même, laquelle, devenant expérience, renforce le moi.

Toutes les formes de discipline, de croyance, de connaissance, ne font que renforcer le moi. Pouvons-nous trouver un élément qui le dissolve ? Ou cette question est-elle mal posée ? C’est pourtant cela que nous voulons : nous voulons trouver quelque chose qui dissolve le moi. Et nous pensons que divers moyens existent pour y parvenir, tels que l’identification, la croyance, etc. Mais ces moyens n’ont pas plus de valeur l’un que l’autre parce qu’ils ont tous le même pouvoir de renforcer l’ego, le moi.

Puis-je donc voir le moi à l’œuvre partout où il se trouve, armé de ses forces et de son énergie destructrices ? Quel que soit le nom que je lui donne, c’est une force qui isole, qui détruit, et je veux trouver le moyen de la dissoudre. Vous avez dû vous poser cette question : « je vois le moi en train de fonctionner perpétuellement et d’engendrer l’anxiété, la peur, la frustration, le désespoir, la misère, non seulement en moi-même mais en tous ceux qui m’entourent ; puis-je donc le dissoudre, non partiellement mais complètement ? »

Pouvons-nous parvenir à sa racine et le détruire ? Puis-je aller « jusqu’au bout » ? Car je n’aspire pas à être partiellement intelligent, je veux l’être intégralement. La plupart d’entre nous sont intelligents à certains niveaux seulement : vous à un certain niveau probablement et moi d’une autre façon. Certains d’entre nous sont intelligents en affaires, d’autres autrement ; mais nous ne possédons pas une intelligence intégrale. Car être intégralement intelligent c’est être sans ego. Mais est-ce possible ?

Est-il possible au moi d’être maintenant, en ce moment, absent ? Vous savez que c’est possible, mais quelles sont les conditions requises à cet effet ? Quel est l’élément qu’il faut ? Où puis-je le trouver ? Mais aussitôt que je pose la question « puis-je le trouver ? » je suis convaincu que cela est possible ; j’ai donc déjà créé une expérience par laquelle le moi sera renforcé.

La compréhension du moi exige beaucoup d’intelligence, une observation diligente et toujours sur le qui-vive afin que le moi ne s’échappe pas.

Moi, qui suis déterminé à poursuivre cette enquête jusqu’au bout, je veux dissoudre le moi. Lorsque je le dis, je sais que cela est possible. Dès l’instant que je dis « je veux le dissoudre » il y a déjà là une expérience du moi. donc le moi est renforcé. Est-il alors possible au moi de ne pas éprouver l’expérience ? L’on peut voir que l’état de création n’est pas du tout dans le champ d’expérience du moi, car la création n’est pas un produit de l’intellect, n’est pas du monde de la pensée, n’est pas une projection de l’esprit, mais est au-delà de toute expérience. Est-il donc possible à l’esprit d’être tout à fait immobile, dans un état de non-récognition, de non-expérience, où la création peut avoir lieu, ce qui veut dire absence du moi ?

C’est cela le problème, n’est-ce pas ? Tout mouvement de l’esprit, positif ou négatif, est une expérience, laquelle, en fait, renforce le moi. Est-il possible à l’esprit de ne pas reconnaître ? Cela ne peut avoir lieu que lorsqu’il y a silence total, mais non pas un silence tel qu’il constituerait une expérience par laquelle passerait le moi et qui ne ferait que le renforcer.

Existe-t-il une entité séparée du moi, qui pourrait l’observer et le dissoudre ? Existe-t-il une entité spirituelle qui transcende le moi et qui pourrait le détruire, ou du moins l’écarter ? Nous pensons que oui, n’est-ce pas ? La plupart des personnes religieuses pensent qu’un tel élément existe. Les matérialistes affirment qu’il est impossible de détruire le moi, qu’on ne peut que le conditionner et le brider politiquement, socialement, économiquement ; qu’on peut le maintenir fermement dans un moule ; qu’on peut le briser et par conséquent lui faire mener la vie que l’on considère être la plus élevée et la plus morale, sans qu’il ait à intervenir dans le choix des valeurs, de sorte que, façonné conformément à un modèle social, il fonctionne comme une machine. Nous savons tout cela. Les autres personnes, soi-disant religieuses - qui prétendent l’être et ne le sont pas - disent au contraire qu’un tel élément existe, qu’on peut entrer en contact avec lui et qu’alors il peut dissoudre le moi.

Existe-t-il un élément qui puisse dissoudre le moi ? Voyez, je vous prie, ce que nous sommes en train de faire : nous sommes en train de forcer le moi dans ses retranchements. Et si vous acceptez de vous laisser forcer dans vos retranchements, vous verrez ce qui se produira. Nous aimerions qu’existe un élément intemporel, qui ne serait pas du monde du moi, qui viendrait intercéder en faveur de la destruction du moi, et que nous appellerions « Dieu ».

Mais un tel élément, conçu par l’esprit, existe-t-il ? Il se peut que oui, comme il se peut que non : la question n’est pas là. Lorsque l’esprit recherche un état intemporel spirituel, lequel entrerait en action en vue de détruire le moi, n’est-ce pas encore une autre forme d’expérience qui renforce le moi ? Si vous êtes croyant, c’est justement cela qui se produit. Lorsque vous croyez que la vérité, Dieu, l’état intemporel, l’immortalité existent, n’est-ce point là un processus du renforcement du moi ? Le moi a projeté cette chose dont vous pensez et sentez qu’elle viendra détruire le moi. Ainsi, ayant projeté cette idée de continuité dans un état intemporel en tant qu’entité spirituelle, vous passez par une expérience ; et une telle expérience ne peut que renforcer le moi ; alors qu’avez-vous fait ? Vous n’avez pas détruit le moi, vous lui avez seulement donné un nom différent, une différente qualité ; il est toujours là parce que vous en avez fait l’expérience. Ainsi notre action, du commencement à la fin, est toujours la même ; nous nous imaginons qu’elle a évolué, grandi, qu’elle est devenue de plus en plus exaltée, mais si vous l’observiez intérieurement, vous verriez que c’est toujours le même processus qui continue, c’est le même moi qui fonctionne à des niveaux différents, sous des étiquettes et des noms différents...Jiddu Krisnamurti 

L'enseignement de Jiddu Krishnamurti...Source...http://www.krishnamurti-france.org/Consulter-aussi-J-Krishnamurti-on

Citation...Un autre piège se dissimule derrière l'égo spirituel.C'est de prendre la connaissance pour du vécu.L'égo spirituel est toujours plus soucieux de sauver le monde que de se sauver lui-même...Le témoignage de ce que tu Es n'a pas besoin de grands discours,de démonstrations ou de signes ostentatoires,Seule Ta Présence suffit...Yvon Gagné

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***L'ego Spirituel Paramahamsa Prajnanananda ***

***Intégrer L'ego,une clef vers l'amour*** 

 

L’EGO SPIRITUEL/SOYEZ VOTRE PROPRE MERE......

Il était une fois deux frères qui s’aimaient beaucoup. Ils étaient tous deux fermiers dans le même village, et vivaient à peu de distance l’un de l’autre. L’un était marié avec de nombreux enfants tandis que l’autre était célibataire. Un jour celui qui était marié dit à sa femme: “Pense à mon frère qui vit seul. Beaucoup de choses doivent être difficiles pour lui comme se nourrir correctement par exemple.” Il lui dit encore: “Il faut que je l’aide mais sans qu’il le sache.”

A minuit, le premier frère prit donc plein de nourriture avec lui et alla la déposer à la porte de son frère.

Pendant ce temps, le même genre de pensées traversait l’esprit du deuxième frère. Il se disait: “Mon frère est marié et il a tant d’enfants. Il doit avoir un tas de problèmes. Je dois l’aider.” Il rassemblait donc de la nourriture et allait chaque nuit la déposer à la porte de son frère. Ce petit manège se prolongea pendant des mois et même des années mais aucun des deux frères n’imaginait qui apportait de la nourriture à sa porte. Cependant, lors d’une nuit prédestinée, alors qu’ils étaient tous deux en train d’apporter des provisions à la maison de l’autre, ils se croisèrent en chemin. “Où est-ce que tu vas?” demanda l’un des frères surpris. “Où vas-tu?” voulait aussi savoir l’autre. Se rendant compte de la situation, il sourirent et s’embrassèrent.

Beaucoup de gens entendirent parler de cette histoire des deux frères et un monument fut finalement érigé à l’endroit où, en Inde, les deux frères se rencontrèrent en cette nuit là et découvrirent la vérité.

La morale de l’histoire est que nous sommes tous des enfants de Dieu et qu’Il s’occupe de nous constamment comme une mère Divine, même lorsqu’on ne s’en rend pas compte. Les gens donnent parfois naissance à de nombreux enfants, mais nos premiers enfants sont nos pensées, nos émotions et notre ego. Celui qui a réussi est celui qui a développé au-dedans de lui-même le véritable instinct maternel. Tout individu, peu importe son sexe, devrait être une mère. Soyez votre propre mère, soyez la mère de votre propre mental, soyez la mère de vos propres pensées, soyez la mère de votre propre ego. Soyez une mère. Tout chercheur spirituel devrait essayer d’être une mère.

La maternité est le symbole de l’amour, du service et du sacrifice. De même qu’une mère s’inquiète pour son enfant, nous devrions être concernés par notre corps. Ne négligez pas votre corps. Soyez votre propre mère, en particulier la mère de votre propre corps. Prenez en soin comme une mère prend soin de son petit bébé. Une mère veut donner de la bonne nourriture à son enfant affamé. Si vous négligez votre corps et ne mangez pas comme il convient, vous ne réussirez pas ni ne pourrez être un chercheur sincère. De même qu’une mère sait que son bébé doit dormir, nous devons faire attention à notre propre corps et lui donner suffisamment de repos. La nourriture, le sommeil et l’exercice sont nécessaires pour le corps.

Soyez la mère de votre propre mental. Qui va s’occuper de votre mental? Si votre corps est malade, les autres peuvent éventuellement vous aider quelque peu, mais votre mental est si personnel qu’il est difficile à quelqu’un d’autre d’apporter de l’aide. Mais comment pouvez vous vous occuper de votre mental? Considérons cette analogie: l’enfant n’aime pas étudier, il préfère s’amuser. Mais l’école est très importante et l’enfant doit faire ses devoirs. Que fait la mère? La mère dit à son enfant: “fais d’abord tes devoirs, tu pourras jouer ensuite.” La mère définit des priorités parmi les activités de son enfant. Dans votre mental, établissez des priorités entre ce que vous devriez et ne devriez pas faire. Le problème c’est que le mental est parfois malicieux, et souvent très faible. On fait souvent ce qu’on ne devrait pas faire. Alors, comment s’y prendre?

Il y a longtemps, j’ai entendu un dicton bien utile dans cette situation: “Il est très difficile de se débarrasser de vieilles habitudes, mais il est très facile d’en créer de nouvelles.” C’est très vrai. Il est facile de créer de nouvelles habitudes mais difficile d’abandonner de vieilles et mauvaises habitudes. Ce qu’il faut faire c’est se créer de bonnes habitudes mentales de telle sorte qu’on n’ait plus le temps de penser aux mauvaises. Lorsque le mental est oisif, lorsqu’on se sent seul ou déprimé, on reprend ses mauvaises habitudes. Mais lorsqu’on est avec des gens positifs, lorsqu’on se sent plus spirituel et lorsque notre mental est plus enthousiaste, on n’a plus le temps d’avoir des pensées négatives et on fait naturellement des choses plus positives. Occupez votre mental et entourez vous de gens positifs.

Soyez la mère de votre propre ego, mais tout d’abord il faut comprendre ce qu’est l’ego. L’ego est-il bon ou mauvais? Si vous comprenez réellement ce qu’est l’ego, une nouvelle perspective s’ouvrira à vous et vous réaliserez que l’ego n’est pas mauvais.

Prenez une fourmi par exemple. Que se passe t-il si vous mettez le pied sur une fourmi? Elle va sans doute vous piquer. Pourquoi les fourmis piquent-elles? Pour survivre. Si vous demandez à une fourmi pourquoi elle vous pique, elle vous répondra: “Pour me protéger.” Est-ce que c’est mal lorsqu’une fourmi nous pique? Non. C’est naturel. Tout ce qui nous est donné, comme la fourmi qui pique, le serpent qui siffle, l’oiseau qui chante, la beauté de la rose qui éclot, l’insecte qui mange les pétales de la fleur, est naturel. Tout ce qui nous est donné est naturel et nous devons le comprendre.

Qu’est-ce que l’ego? Si vous demandiez à une fourmi: “Qui es tu?” et si la fourmi avait une bouche pour parler avec une voix humaine, que dirait-elle? Elle dirait: “Je suis une fourmi.” Si vous demandiez à un tigre, il dirait: “Je suis un tigre.” Si vous demandiez à un être humain, il ou elle dirait: “Je suis un être humain.” Mais lorsque Moïse demanda au buisson ardent: “Qui es tu?”, il répondit simplement: “Je suis.” Dieu dit également: “Je suis celui qui suis.”

“Je suis” est la fibre commune à tous, que ce soit un tigre, un homme ou Dieu. “Je suis” est l’essence de tout ce qui est. Mais qu’est-ce que c’est exactement? “Je suis”, mais quoi? Vous êtes, mais quoi? Est-ce que c’est faux de dire que je suis un homme? Est-ce que c’est faux de dire que je suis un vieil homme? Est-ce que c’est faux de dire que je suis jeune, je suis vieux, je suis affamé? C’est naturel. Cela donne une indication sur qui vous êtes. Vous êtes quelque chose. Mais qui êtes vous en réalité?

Depuis l’enfance, nous avons grandi lentement et observé notre corps passant à travers de nombreux changements depuis le petit bébé à la peau tendre jusqu’au vieillard à la peau ridée. Depuis votre enfance il y a eu tant d’émotions et tant de pensées vous ont traversé l’esprit. Il y a une définition de l’Ego en Sanscrit. Chaque facette de la vie est bien définie dans la littérature yogique classique et on y trouve une définition de l’ego. L’ego en Sanscrit est ahamkara qui signifie: “C’est moi qui fais tout”. Penser “Je suis supérieur” est l’œuvre de l’ego.

“Ego” se définit donc de deux façons:
1- C’est moi qui fais tout.
2- Je suis supérieur aux autres.

La pensée “C’est moi qui fais tout” se renforce avec la conscience du corps. Lorsque je ressens que je suis le corps et que tout ce que je fais découle de mes propres décisions, c’est la conscience du corps et c’est l’ego. L’ego naît à l’âge de deux ans, l’âge auquel les enfants développent l’idée “Je suis le corps”. Dans l’ancienne littérature yogique, cela s’appelle ahamkara. Mais êtes-vous réellement ce corps? Pourquoi pas? Suis-je ce mental? Si oui, pourquoi? Si non, pourquoi pas? Cela nous ramène toujours à l’ego.

Si vous croyez “C’est moi qui fais tout” et/ou “Je suis supérieur aux autres” vous serez malheureux. Par exemple, si les autres ne font pas attention à nous, nous sommes malheureux. Voici un autre exemple: la rose s’ouvre et les abeilles viennent. Si la rose attire simplement les abeilles vers elle sans effort, c’est naturel. Mais si la fleur se vexe et se sent inférieure parce que les abeilles vont sur une autre fleur, c’est le résultat de l’action de l’ego. L’ego c’est ce qui vous fait vous sentir inférieur ou supérieur, mais il ne reflète pas la vérité. La vérité c’est que rien n’est supérieur ni inférieur à rien d’autre car tout est une réflexion du propre caractère unique de Dieu.

On peut classifier l’ego de deux façons: l’ego ordinaire et l’ego spirituel. Il y a cinq types d’ego ordinaires se rapportant aux cinq chakras du corps. L’homme ordinaire déclare: “Je suis riche, je suis pauvre; je suis un homme, je suis une femme; je suis beau, je suis laid; je suis jeune, je suis vieux; je suis végétarien, je ne suis pas végétarien; je jeûne, je mange.” L’ego dit: “J’ai jeûné pendant trois jours et je m’en vais le dire à tout le monde. Je n’ai pas jeûné pour le Christ ou pour Dieu; j’ai jeûné pour pouvoir dire à tout le monde que j’ai jeûné.” Voilà l’ego. Il est également dans le centre du cœur lorsqu’il dit: “Je suis beau, je travaille,” L’ego dit également: “Je suis Hindou, je suis Chrétien, je suis Musulman.” Il y a donc cinq types d’ego. Ils forment l’ego ordinaire.

Il y a aussi l’ego spirituel. Savez vous ce qu’est l’ego spirituel? “Je médite avec ma technique de Kriya Yoga. C’est mon ou ma gourou. Mon gourou est réalisé, le vôtre ne l’est pas.” Il n’y a pas de mal à dire; “Je suis, j’ai.” Dieu vous a donné un corps et qu’y a t-il de mal à dire que c’est un corps d’homme ou un corps de femme? Est-ce moi? Dois-je passer toute ma vie dans ce corps avec le nez de ma mère au milieu du visage? Qu’il soit long ou court, peu importe, je le dois. De même je dois aimer ce corps toute ma vie durant, qu’il soit grand ou petit. Ce corps a des idées le concernant comme: je suis petit ou grand ou mince. C’est naturel. Je dois considérer ce corps comme une opportunité. Un aveugle ne peut voir mais il peut tellement sentir. Il lui manque quelque chose mais il reçoit bien d’autres choses en abondance. Soyez heureux de ce que vous avez.

J’ai connu un jeune homme qui étudiait le Kriya. Il était né avec deux yeux. A l’âge de dix ans, il les perdit tous les deux, l’un en jouant au cricket et l’autre dans un accident. Mais il chante merveilleusement! Lorsque je suis allé en Inde, cinq ou six jeunes gens aveugles, des étudiants, vinrent me rendre visite. Je leur ai demandé: “Dans votre enfance vous pouviez voir et maintenant vous avez perdu la vue. En êtes-vous tristes?” L’un des jeunes gens avait 24 ans et il avait déjà obtenu son doctorat universitaire. Il répondit: “Je voyais et j’ai perdu la vue mais j’ai fait beaucoup de choses.” La leçon: soyons heureux de ce que nous avons déjà reçu. Ne vous comparez pas aux autres et ne vous rendez pas malheureux avec ce que vous n’avez pas. Remerciez Dieu pour ce qu’Il vous a donné. N’allez pas vous plaindre à Dieu de ce qu’Il vous a ou ne vous a pas donné ceci ou cela.

La vie devient un problème lorsqu’on se met à comparer. Lorsqu’on se compare aux autres on se rend malheureux ou bien on se met à penser qu’on est supérieur. Mais avec qui vais-je me comparer? Je ne peux me comparer qu’avec quelqu’un qui est comme moi, mais puis-je réellement trouver quelqu’un qui est exactement comme moi? Pouvez-vous trouver une telle personne? Telle est la beauté de la création de Dieu. Chacun est unique. Vous êtes unique et vous devriez en être heureux. Dites: “Je suis une création unique de Dieu. Personne ne peut m’être comparé. Qui peut comparer? Si je ne peux pas me comparer à vous, comment pourrais-je alors dire que je suis supérieur ou inférieur?” Nous ne pouvons nous comparer à personne.

Il est difficile de négocier ce complexe d’infériorité ou de supériorité dans la vie. Si je dis que je suis un homme, je me sépare de ce fait des animaux. Si je dis que je suis jeune, je me différencie des personnes âgées et des bébés. Si je dis que je suis Indien, je me différencie des Européens. Si j’oublie que je suis unique, je me diminue moi-même avec toutes ces idées. Je suis unique et ne peut être comparé. Souvenez-vous: je suis une création unique de Dieu. Je ne peux pas me comparer aux autres et les autres ne peuvent pas m’être comparés.

Il y a une histoire selon laquelle Dieu prit la forme de Krishna pour aller prendre des nouvelles des fidèles de Krishna. Ils se rendit donc au temple et se mit à jouer de la flûte à l’extérieur. Les gens allaient au temple mais personne ne fit attention à lui. Certains, le voyant jouer de la flûte, pensèrent qu’il voulait de l’argent. Ils lui donnèrent donc quelques pièces et entrèrent dans le temple. Ils s’agenouillèrent et s’inclinèrent devant une statue à l’intérieur du temple mais ne prêtèrent aucune attention au Krishna qui se tenait à l’extérieur. Le comportement étrange de ces gens qui allaient s’incliner devant une statue sans même jeter un regard vers lui excita la curiosité de Krishna. Puis il déclara qu’il était Krishna et à part quelques personnes qui vinrent à lui, tout le monde se mit à penser qu’il était fou. Il déclara qu’il était Krishna mais personne ne le crut.

Puis il se dit: “Peut-être que les prêtres me croiront!” En fin de journée, à la fermeture du temple, le vrai Krishna alla donc serrer la main du prêtre et lui dit qu’il était Krishna. Mais Krishna se retrouva dans une situation encore pire car le prêtre lui répondit: “Si tu es Krishna, profites bien de ton paradis. Quant à moi, je suis heureux ici dans ce temple avec mon Krishna en pierre. Ne te mêles pas de mes affaires.”

De même que tout un chacun est unique, Krishna est unique et il n’y aura pas de second Krishna. Jésus était unique; il n’y aura pas de second Jésus. Si Jésus revenait, les gens ne le croirait pas. Si Jésus doit revenir, il doit revenir d’une autre façon et non pas comme on l’imagine. Tel est le caractère unique de Dieu. Dieu est unique et la création de Dieu est unique. Nous sommes uniques, incomparables. Vous ne pouvez vous comparer aux autres. Je peux comparer ma peau à la votre. Puis-je comparer ma totalité à la votre? La comparaison n’est possible que sur les aspects mineurs de notre vie. Ne vous rendez pas misérables avec de telles comparaisons.

Utilisez donc votre ego uniquement d’une façon intelligente. L’ego n’est ni bon ni mauvais; tout dépend de la façon dont on l’utilise. L’ego est la piqûre de la fourmi et est donc utile pour l’autoprotection. L’ego est également utile à la croissance. Regardez les tulipes: chaque tulipe a une couleur différente et maintient ainsi son identité. Il n’y a rien de mal à penser à son identité, mais se comparer et penser en termes de supériorité ou d’infériorité est mauvais.

Faites grandir l’amour dans votre vie. Que votre vie soit complète. Devenez la mère de votre propre vie. Soignez votre propre ego. Soyez la mère de votre corps, soyez la mère de votre mental c’est à dire de vos pensées. Soyez la mère de vos propres émotions et soyez la mère de votre propre ego. Occupez vous d’eux et recherchez les qualités maternelles d’amour, de service et de sacrifice. Que les qualités maternelles croissent en vous. Si vous êtes une vraie mère envers vous-mêmes, vous deviendrez incapables d’utiliser votre ego d’une façon négative. Soyez votre propre mère avant d’être la mère des autres. La maternité est le plus beau cadeau de Dieu.

Développez ces trois qualités: l’amour, le service et le sacrifice. C’est ce que font toutes les mères. Les mères se sacrifient plus que les pères. Le sacrifice de la mère, le service de la mère, l’amour de la mère est unique, incomparable. Soyez la mère de votre propre spiritualité. C’est vous qui devez vous aider, personne d’autre. L’aide des autres est temporaire, mais votre propre aide pour votre propre croissance est pour toujours. Occupez vous de votre propre spiritualité. Levez-vous à l’heure et dites à votre mental d’aller s’asseoir pour méditer. Soyez votre propre mère.

Dieu est amour et l’amour est une qualité maternelle. Le plus beau cadeau que Dieu ait fait à l’humanité est la maternité. Un jour, j’ai vu une pancarte à Delhi qui disait: “Dieu a créé les mères parce qu’Il ne pouvait pas être partout en personne.” Souvenez-vous en et soyez la meilleure mère possible envers vous-mêmes.

Vivez votre vie avec une vision positive. Combien de temps encore votre souffle restera-il dans votre corps? Personne ne le sait. Vivez donc avec amour et le sourire aux lèvres. Il n’y a pas de vie sans problèmes. Regardez l’herbe: elle doit supporter le problème de la neige, se retrouver couverte de neige en hiver, mais elle se bat et survit et sourit et le problème s’évapore.

Aucun problème n’est permanent. Après un problème qui n’en finit pas, il y a toujours le bonheur qui dure. C’est la vie. Que dieu vous bénisse. Merci...Par Paramahamsa Prajnanananda/ Kriya Yoga International...Gratitude pour ce que tu viens de nous partager,un cadeau inestimable du Ciel vibrant d'Amour...Soyons la meilleur mère pour nous-même et nous pourrons donner le meilleur de nous-même aux autres...Merci mille fois merci....

 

Source...http://www.kriya.asso.fr/french/1033.htm

***Ob 8bc573 247179 602449193213922 744566711431236***Au Coeur de L'ego***

L'identification au "moi", ce que l'on nomme l'égo  est l'ensemble de nos pensées et conditionnements acquis depuis notre plus tendre enfance. L'égo n'est pas "persona non grata", il fait partie de nous et il nous est impossible de nous en séparer. De manière simple, il peut être important d'en prendre conscience et de réaliser à quel point, parfois ce sont nos "conditionnements" qui s'expriment en nous. La proposition n'est pas de vouloir se séparer de l'égo, mais simplement d'en prendre conscience, de l'accepter tel qu'il est, de l'accueillir en tant que tel, un peu comme " l'enfant-moi ", cet enfant en nous (une part de nous) qui n'a pas vraiment grandi et mûri. Parfois, la voix dans notre tête est peut-être un schéma mental conditionné et répétitif. Comprendre que la voix est le "penseur", l'avant-plan et notre conscience, l'arrière-plan. Quand la conscience réalise que le "penseur" s'exprime, dès lors, nous ne sommes plus totalement identifié à notre égo...

Cette prise de conscience nous permet d'accepter notre égo et ne pas se laisser envahir ou dominer par nos schèmes de pensée. L'égo peut être une bonne chose car il nous permet de nous dépasser et avancer sur le chemin de notre vie. Simplement, l'éveil de la conscience nous permet de prendre 'conscience' de nos "patterns" répétitifs. Dès lors, nous apprenons à nous libérer de nos schèmes mentaux. Se plaindre, réagir, commenter, comparer, juger et voir les "défauts" des autres est un des stratagèmes de l'égo pour renforcer nos convictions mentales. Par exemple, dans l'élaboration d'un projet, il est essentiel pour nous de mettre notre égo au service du projet et non l'inverse. Si nous plaçons le projet au service de notre égo, il ne servira qu'à satisfaire ou renforcer notre égo...

Personne n'a jamais raison ou tort, ce qui est est, une vision différente de la nôtre est le fruit d'un schème de pensée, d'une conviction, interprétation ou un conditionnement. Vouloir convaincre ou avoir raison nous prend notre énergie et parfois il est vain de vouloir convaincre. Rien ne renforce plus l'égo que vouloir "avoir raison". Le fait d'avoir raison vous place dans un mode de comparaison avec l'autre car qui dit "raison", signifie que l'autre a tort. Lorsque nous prenons conscience que l'égo se repaît du "sentiment" de supériorité (ou d'infériorité dans certains cas), nous commençons à nous libérer. Voir, c'est le libérer, comprendre, c'est s'apaiser, devenir conscient c'est accepter ce qui est, ce qui se manifeste en cet instant...Eckhart Tolle

Vidéo Livre Audio Complet Au Coeur de L'ego...Durée:1:27:10

 

 

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Publié par Cristalyne 25 Avril 2017 Colonne de feu 2