Omraam ***Vivez L'Amour Supérieur***

 

Page du Maître Deunov...

Je vous souhaite de vous maquiller avec l'amour. Il n'existe pas de couleur plus inoffensive. L'homme ne doit pas seulement se peindre extérieurement avec l'amour, mais doit le laisser pénétrer dans tout son corps. Chaque organisme créé d'après les lois de l'amour se distingue par une grande résistance. L'intellect, le coeur et la volonté de l'homme créé par l'amour fonctionnent régulièrement. Il n'y a pas de plus grande force dans le monde que l'amour qui crée, organise, transpose les choses. Lorsque l'amour visite l'homme, son intellect, son coeur et sa volonté manifestent une activité raisonnable. Là où l'activité n'est pas raisonnable, il n'y a aucun amour. Ce que les hommes appellent l'amour n'est pas de l'amour. Une tête qui se vide à cause de l'amour se trouve loin de l'amour. Dans la tête vide de l'homme, vous pouvez battre du blé, du sel et du beurre, mais rien d'autre n'en pourra sortir.

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Certains estiment que cette page est vide. "Le Maître bulgare ne cesse de taper sur nos têtes avec ce mot "amour"; nous en avons assez!" C'est vrai, chaque jour le Maître nous parle de l'amour. Mais combien ont-ils compris l'amour dont Il parle? Tous croient connaître l'amour. Ah! combien la compréhension du Maître est éloignée de la nôtre, ou plutôt combien notre compréhension est loin de la sienne en ce qui concerne l'amour! Expliquer l'amour dont parle le Maître est très difficile. Si j'y parviens, vous constaterez qu'il n'a rien de commun avec l'amour présent dans les pensées et les paroles de tout le monde. L'un dit: "Je connais l'amour. J'ai eu de nombreuses aventures. J'ai été amoureux; je me suis cassé la tête; on m'a trompé; j'ai connu beaucoup de femmes. Je sais bien ce qu'est l'amour". En vérité, si cet amour-là était celui dont parle le Maître, vous aurait-il laissé si désaxé, déçu, malheureux? Tous les vocables négatifs sont applicables à l'amour que vous avez connu: démagnétisation, vol, dépouillement, vide mental et sentimental, etc. . Ces états sont incompatibles avec la présence du véritable amour et de ses effets et conséquences...

 

Un autre confond l'amour avec la charité. Il dit avoir tout donné: son argent, ses maisons, ses richesses, sa nourriture. Et il a été trompé et déçu à tel point qu'il est dans un état d'affreuse révolte. Il se plaint: on ne le salue pas, on ne le glorifie pas. Les récompenses qu'il escomptait ne lui sont pas venues. Ceux qui agissent par charité le font pour une raison intéressée et quelque peu matérielle au fond. Ils souhaitent la gloire; ils sont poussés par la vanité, la convoitise, la peur ou bien par la religion, à cause des menaces que profèrent les prêtres à l'adresse de ceux qui ne donnent pas. Les curés savent obtenir les dons de leurs ouailles! Cet amour-là n'a jamais apporté la paix ni la joie, la force ni la santé, parce que la charité ne peut pas remplir tous les domaines de l'existence humaine. Elle n'en est qu'une partie. Magnifique vertu nécessaire pour la société, elle ne suffit pas à combler l'être humain. Et même on se sent malheureux d'avoir donné trop souvent, on devient méchant par la suite, on voudrait reprendre ce qu'on a donné, tout comme les enfants qui réclament les jouets qu'ils ont cédés à un camarade. On ne réclame pas en fait, mais au moins en sa pensée. On fait part de sa révolte à tout le monde. Si vraiment l'amour avait inspiré ces geste de charité, on n'aurait pas à les raconter ainsi. Qui raconte ses charités bat la grosse caisse autour de ses actes pour les faire connaître, comme la poule chante quand elle a pondu un oeuf, parce que c'est un grand événement. D'autres personnes prétendent avoir arrangé telle chose, fait ceci ou cela, aidé celui-ci ou celui-là. Mais elles-mêmes sont déséquilibrées, elles ne sont pas au point intérieurement. Quel était donc leur amour?

 

Le Maître nous parle d'un autre amour. Je vais vous dire un peu ce que j'ai pu comprendre en l'écoutant des années. J'ai tout fait pour pénétrer sa pensée et appliquer cet amour qui contient tout en lui-même et remplit l'existence, quoiqu'on ne puisse ni le voir, ni le manger, ni le toucher. Cet amour est un état de conscience dans lequel tous les êtres doivent entrer et vivre. Ils sont préparés pour cela. Cet état de conscience ne peut se décrire ni s'expliquer, mais on peut le sentir. On ne peut davantage expliquer la lumière à un aveugle ou la musique à un sourd. Cela est impossible. On ne peut non plus expliquer cet état de conscience à celui qui n'est pas prêt à le vivre et à y nager comme un poisson dans l'eau. Tout ce qu'on peut faire, c'est de l'amener peu à peu à cet état. Une fois qu'il y est, on lui demande: "Comment vous sentez-vous?" Le moyen de faire comprendre cet amour consiste à amener les êtres à cet état de conscience de façon qu'ils puissent le sentir. Cet état de conscience nous permet de nous sentir intérieurement unis avec tout l'univers par des liens inexplicables. On est comme un instrument vibrant à l'unisson de tout ce qui existe. Le vivre donne une paix extraordinaire et, surtout, une bonne disposition envers tous les êtres. Oui, une bonne disposition très douce envers toutes les créatures, toutes les plantes, tous les animaux, tous les astres, tout ce qui vit; on devient extraordinairement amical et tendre envers tout, on aime tout, on est attentif à tout. On ne sait pas d'où provient cette disposition de l'être; tout simplement, elle se manifeste. Elle vient, elle envahit l'être et vous vous sentez aussitôt bien disposé envers tout ce qui existe. Vous regardez les choses autrement que d'habitude; vous êtes heureux...

Vous êtes tentés de dire: "Maître, nous avons lu d'autres explications sur l'amour. On nous a dit que c'est une flamme qui brûle, un océan où l'on se perd, etc. " Non; l'amour n'est pas cela. Une extase est une chose bouleversante, et c'est une manifestation de l'amour; mais l'amour n'est ni l'un ni l'autre. L'amour n'est nullement une passion qui ravage tout sur son passage; c'est une disposition extrêmement douce et tendre. Ce n'est pas non plus une joie extraordinaire, mais une joie calme, douce, lumineuse, qui vous lève par sa clarté. Elle n'enivre pas au point d'aveugler, elle ne paralyse pas, elle ne pétrifie pas. Il est des sentiments et des passions que l'on confond avec l'amour; ils vous enlèvent toujours quelque chose de vous, vous arrachant quelque capacité. L'amour, bien au contraire, cet état de conscience très élevé, vous installe dans une disposition tranquille où vos yeux peuvent voir, vos oreilles entendre, votre cerveau travailler avec limpidité; votre volonté est forte et prête à agir, votre respiration profonde et rythmée, votre estomac fonctionne bien, vous comprenez bien les choses. Vous êtes dans le calme, le contentement, sans exaltation, ni tension, ni bouleversement, ni agitation. Voilà ce qu'est l'amour. Les Initiés vivent continuellement dans cet état.

 

Vous dites qu'il n'est pas possible de vivre dans l'amour. Certes non, si vous parlez de l'amour que tous comprennent ordinairement. Lorsqu'on boit un peu trop de vin, combien de temps dure l'excitation que l'on ressent? Elle est bientôt suivie de dépression. Il en est de même pour la passion ressentie auprès d'un bien-aimé; elle s'évanouit pour faire place à la dépression. On se dégonfle alors comme une baudruche percée. Ce n'était pas de l'amour, mais simplement une exaltation, une ivresse, une griserie, parfois des choses pires encore! Il est très important de savoir parvenir à l'amour dans lequel on peut vivre chaque jour. Très peu savent conserver en eux leur amour. La plupart croient posséder l'amour ou l'avoir senti au moins. Mais cet amour a duré quelques minutes à peine, puis il a été remplacé par des pleurs et des lamentations. Il en est sorti peut-être quelques poèmes. Tout cela n'est pas l'amour. L'amour est quelque chose de plus stable, de plus résistant que tout ce que l'on connaît. C'est lui qui a créé le monde entier, qui vivifie et nourrit toutes choses. C'est le principe primordial. Il ne disparaît pas; il crée la vie. La vie est un résultat de l'amour. En dehors de l'amour, la vie n'existe pas. Ah! Pourquoi donc les êtres recherchent-ils un amour grisant qui exaspère les sensations pour les conduire ensuite à un véritable anéantissement! Ils croient que l'amour consiste à boire, manger, dépasser toutes les limites et entrer dans la mort. Les hommes n'aspirent qu'à cela: trouver enfin cet amour et mourir. Or, ce n'est pas là l'amour. L'amour n'anéantit pas, ne coupe pas la vie, ne détruit rien...

 

Seuls les Initiés connaissent le vrai visage de l'amour. L'amour consiste à être toujours bien disposé, toujours content, toujours rempli de gratitude, à remercier sans cesse, à être prêt à tous moments à faire le bien, à être sensible, à comprendre la voix intérieure, à se maintenir continuellement dans une harmonie profonde. L'amour est un état de conscience; c'est une disposition réalisée dans toutes les cellules sans exception. Combien d'êtres sont dans cet état? Y êtes-vous entrés? Oui, et même plusieurs fois, je le sais. Mais vous ignorez encore que c'est précisément cet état magnifique qui compte. Vous ambitionnez davantage, ou autre chose, à cause de votre formation. Lorsqu'on vous donne un peu à manger, vous réclamez qu'on vous donne encore plus jusqu'à remplir complètement votre estomac, à le gonfler même, ce qui vous endort et vous induit à faire des bêtises. C'est dans cet état-là que les hommes entrent. Quand on entre dans l'état de l'amour, on se sent tellement heureux, tellement bien, qu'on ne désire plus rien. Tous ont vécu de tels moments, mais nul ne sait maintenir en soi cet état magnifique qui nous donne la possibilité de faire tout le reste. Quand on y est plongé, on est prêt pour bien accomplir toutes choses; on est capable d'étudier, de lire, d'écrire, de peindre, de parler, de faire de la musique, de se promener, de converser avec autrui, de manger, etc. On est capable de faire tout et de le faire bien. C'est l'état le plus nécessaire, le plus merveilleux, parce qu'il donne les plus vastes et riches possibilités, et qu'il vous fait avancer plus loin. Observez donc la vie des hommes qui n'exagèrent pas et qui ne s'abandonnent pas un jour éperdument à la joie pour tomber le lendemain dans la dépression qui mène au suicide. Les hommes qui aiment l'exagération ont de grands besoins, leurs affaires sont mal réglées, ce qui est le signe d'un grand déséquilibre intérieur propre à ceux qui aiment avoir dans leur vie de grandes souffrances, des chagrins bouleversants et catastrophiques.

 

La théorie de la lumière et des couleurs confirme ce que je vous dis. Vous savez que la lumière se décompose en sept couleurs: violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge. Les vibrations diffèrent de l'une à l'autre; elle sont plus rapides dans le violet que dans le rouge. Les ondes rouges sont les plus lentes, et les violettes les plus rapides, les autres s'échelonnant entre ces deux extrêmes. D'autre part, les ondes rouges sont les plus longues et les violettes les plus courtes. Je vous ai expliqué déjà que cela forme un cône dont le sommet est le violet et la base le rouge. L'ensemble de ces vibrations explique la vie des êtres. Ceux qui vivent dans le rouge se trouvent proches de la matière, du règne animal; ils mangent, boivent, et vivent dans l'excitation et les passions. Pour eux, tout se fait avec une grande amplitude. L'homme qui a bu trop de rouge - deux ou trois gourdes de vin - se sent engourdi; il a des pas d'une amplitude remarquable; il oscille largement comme le font les ondes rouges; il va d'un mur à l'autre...

 

Plus on devient sensible, raisonnable, réfléchi, plus on se rapproche du violet, dont la caractéristique est l'accomplissement de la volonté de Dieu. Les esprits les plus spirituels se trouvent dans cette couleur; ils marchent droit, sans presque osciller. Leur couleur est tellement rapide qu'elle ne leur permet pas d'aller à droite et à gauche. Ce sont les êtres équilibrés, pondérés, qui ont une mesure. Lorsqu'ils mangent, ils savent quelle quantité absorber. Lorsqu'ils lisent ou travaillent, ils savent également combien de temps le faire et à quelle vitesse. Ils savent de même comment marcher, s'amuser, etc.. Chez eux, tout est mesuré; ils mettent de la mesure en toute chose. Ce sont les sages, les êtres sensés, pondérés. On dit d'eux qu'ils ne connaissent pas l'amour puisqu'ils ne perdent pas la tête et qu'ils ne se la frappent pas contre les murs, de désespoir. Bien au contraire; ils connaissent l'amour, justement cet amour dont je vous parle. Quand les hommes ne connaissent que l'amour ordinaire, ils ont une inspiration d'une heure, ou d'un jour, ils se mettent à travailler, à réaliser un projet, mais cela ne dure pas. Bientôt ils abandonnent et se trouvent rejetés de l'autre côté où ils oublient tout. Ce qu'ils ont créé précédemment, ils l'effacent alors. Quelque temps après ils ont une autre inspiration, et tout recommence. Leur vie n'est qu'un amas de ruines. Tout le monde pense que la vie consiste en cela. Or, c'est bien une vie, mais celle de la couleur rouge. On n'oblige personne à choisir la vie qui ne lui convient pas, mais il faut savoir que chaque sorte de vie ne peut donner que ce qu'elle contient; et celle de la couleur rouge ne contient que des tragédies, des bouleversements et toutes sortes de souffrances.

 

Tous ne sont pas privilégiés, parce que les privilèges dépendent de beaucoup de choses: de la famille qu'on a, du lieu où l'on est né, du corps et du cerveau qu'on a reçus. Pourquoi a-t-on choisi de s'incarner en tel lieu, dans tel foyer? C'est une question à étudier, et longue à traiter. Je veux seulement vous dire qu'il y a plusieurs espèces de vies. Chacun doit choisir celle qui lui convient, mais gare aux erreurs! En choisissant la vie des oscillations les plus lentes et les plus grandes, on n'accédera pas aux réalisations sublimes et aux joies qu'elles apportent. La nature n'a pas mis ses richesses et ses trésors les meilleurs ni ses qualités et dons les plus beaux dans ce domaine-là, parce qu'elle craint de les perdre dans ce lieu ou les changements sont brusques et nombreux. C'est pourquoi elle a placé ses trésors très haut, là où il n'y a que calme et beauté, où tout est pur, où rien ne peut venir les détruire. Il est difficile d'atteindre là ces richesses, elles y sont donc en sûreté. Très peu d'êtres savent monter pour chercher les meilleurs biens. Tous ambitionnent la richesse, le bonheur, la puissance, mais en bas. Or, ils ne s'y trouvent justement pas; ils ne se trouvent que dans la paix, la sérénité, parce qu'ils sont d'une subtilité, d'une tendresse et d'une finesse extrêmes. La nature a travaillé sur ces choses durant toute une éternité; elles sont fragiles comme une fleur; elles ne peuvent être exposées aux tornades, aux tempêtes. Les fleurs tendres et fragiles seraient détruites dans le vent et les pluies d'orage; la nature les a donc placées dans des domaines élevés où ne peuvent monter les tragédies. Dans la région où la nature place ses trésors ne monte même pas le bruit des canons...

 

Il y a dans l'âme humaine des lieux où sont placées les choses les plus fines, les plus lumineuses; pour les atteindre il faut s'élever. Pour s'élever il faut diminuer l'amplitude des vibrations de son âme, ne pas rester là où vivent tous les êtres ordinaires livrés aux passions et à leurs grandes oscillations. Voilà pourquoi on est obligé de vivre une vie raisonnable, pondérée, sensée, intelligente, remplie de réflexion, de calculs prévoyants, de pensées spirituelles. C'est pour pouvoir monter, s'élever dans ce lieu où sont placées toutes les richesses. C'est l'amour qui nous conduit là. C'est lui qui garde et protège les trésors de toute atteinte.Comprenez ceci: l'amour, ce n'est pas une vie aux vibrations exagérées et au rythme forcé. Quand vous dites: "Mon chéri je t'aime, je trépigne, je veux te manger", cela n'est nullement de l'amour. Les hommes qui font l'élevage de poules, les nourrissant et les engraissant, projettent de les vendre ou de les manger; ils les destinent à la casserole! Les humains s'aiment de cette façon-là. Dans le couple, l'un représente le paysan qui jette le grain, l'autre, la poule qu'on engraisse. Tantôt l'homme, tantôt la femme joue un de ces rôles, suivant le cas et les circonstances. L'homme lui aussi est parfois une poule qui ne demande qu'à être mangée. Tout cela n'est pas de l'amour, mais de la cruauté. Oui, l'amour qui n'est que sexuel, privé d'idéal, pareil à l'amour d'une bête, c'est tout simplement de la cruauté. Étudiez l'histoire et vous constaterez que les actes les plus cruels ont tous eu pour cause cet amour-là qui n'est pas de l'amour. Si deux êtres disent s'aimer et que l'un ne pensant qu'à lui-même, ne donne pas deux centimes de l'autre, c'est qu'il a faim, tout simplement. L'autre sera pour lui une nourriture, un aliment...

 

 Or, dans le véritable amour, on pense tout d'abord à l'autre. On s'oublie soi-même, on se situe au dernier plan. On se demande de quoi l'autre a besoin, on recherche ce qu'on peut faire pour l'aider. On cherche et on trouve, tout comme la mère qui, seule, sait manifester l'amour. La mère véritable (car certaines ne le sont pas, qui cherchent à tirer profit de leurs enfants) pense sans cesse à son enfant. Elle prévoit les dangers qu'il court, elle est clairvoyante à son sujet. C'est cela l'amour. Mais si quelqu'un vous aime dans le dessein de vous manger, il ne pense pas beaucoup à vous, mais seulement à lui-même. Il dit: "Je souffre", et se moque de votre propre souffrance. Il faut laisser de côté un tel amour et ne pas contenter ceux qui se trouvent dans cet état. Il faut les amener vers une autre compréhension...

 

Le meilleur état dans lequel nous puissions entrer est ce contentement, ce bien-être au sein desquels on se sent disposé et prêt à faire quelque chose pour les autres. Dans cet état, vous avez toujours envie d'aider autrui, de faire le bien et de vous instruire. Si l'on sait vivre cet état sans l'exagérer jusqu'à provoquer de grands bouleversements, on a trouvé le secret. Je vous mets en garde: n'exagérez pas quand cet état se manifeste en vous. Lorsque vous faites cuire un mets, vous évitez, pour ne pas le brûler, la trop grande chaleur du four. Donc, n'augmentez pas la température. Il y a du temps pour vivre demain et durant des mois! On ira plus loin si l'on travaille chaque jour avec modération.Pourquoi n'êtes-vous pas encore arrivés à conquérir une solidité, une stabilité? Parce que vous avez autrefois formé dans votre cerveau des traces qui se sont renforcées et cristallisées. Quand vous travaillez maintenant, ces tendances contraires s'éveillent. Tout à coup un bouleversement se produit qui dérange le travail, et tout est à recommencer. Chez ceux qui surveillent la mesure des sensations, cela n'arrive pas. Vous pouvez développer votre volonté à l'extrême et essayer n'importe quoi, vous n'éviterez pas "l'opposé" qui s'éveillera en vous. Si vous avez exagéré la joie, vous ne pourrez pas, même en vous sauvant, échapper à la tristesse qui viendra vous envahir sans qu'il y ait aucune cause extérieure. Cela est psychologique. Vous avez exagéré la tristesse, vous ne pouvez pas davantage empêcher la joie d'approcher, et elle éclatera même si vous ne voulez pas sourire. Vous dites: "C'est très bien". - Non, c'est très mauvais. En passant d'une extrême à l'autre, on se démolit. Le mieux, c'est de garder une mesure en toute chose, alors on reste maître de la situation. On est capable d'atténuer la souffrance lorsqu'elle ne déborde pas; autrement elle vous envahit, et vous êtes noyé. Quoi que vous fassiez alors, du moment que vous avez enlevé les barrages, c'est un lac entier qui se jette brusquement aux alentours et démolit tout sur son passage.

 

C'est pourquoi tous ceux qui croient avoir trouvé le bonheur, la joie et le calme dans de grandes gourmandises sexuelles ou autres, éveillent le contraire dans leur vie intérieure; ils voient donc tout ce qui est triste venir frapper à leur porte. Ils peuvent être les plus riches et les plus sages, où qu'ils se cachent, la puissance qu'ils ont déclenchée saura les trouver. Aussi sont-ils tous dans le désenchantement. Ensuite ils tâchent de convaincre les autres que c'est cela, la vie. En fait, cela n'en est que l'exagération. Observez, vous constaterez combien ce que je vous explique est juste. Vous avez fait l'impossible pour empêcher que l'amertume, la tristesse, le doute, l'égoïsme ne vous ravissent la joie, vous n'avez rien empêché. Combien de femmes parmi les plus belles et les plus riches ont voulu prolonger, sans y parvenir, la joie qu'elles avaient atteinte. L'histoire est pleine de récits où l'on voit la joie s'envoler et revenir ensuite. La peur de perdre ce qu'ils ont, empoisonne la vie des êtres. Pour être maître de la situation, pour conserver ce que vous possédez, pour être le roi, il faut maintenant l'équilibre et la pondération, ne pas aller aux extrêmes, éviter de grandes oscillations. On peut toujours augmenter un peu la tristesse ou la joie; on joue avec elles, on est le maître, on reste dans une bonne disposition, et nul ne peut vous faire tomber, ni vous écarter de la région où vous êtes. De grands changements pourront se produire dans votre vie, mais il subsistera un domaine dans lequel vous serez toujours en équilibre. Pour le disciple, tout se passe comme dans la suspension à la Cardan, où le corps suspendu garde une direction invariable malgré les mouvements du support. Lorsqu'on comprend ce qu'est l'amour, où le chercher et comment le maintenir, on comprend la vie intérieure et psychique, on devient de plus en plus maître de la situation. Il est merveilleux et magnifique d'en arriver là. Tout ce qui se passe dans la vie, on le saisit, on le comprend. On reste dans ce domaine d'équilibre, dans ce cercle protecteur. Pour obliger les esprits à leur obéir, les grands magiciens traçaient un cercle et y entraient. Ils savaient qu'ils seraient foudroyés s'ils le quittaient. De même le disciple prudent et raisonnable se tient dans une zone d'équilibre, un cercle magique d'où il peut agir sur sa vie, la commander. En dehors de cette zone lumineuse, il y a toujours des ennemis, des êtres méchants qui veulent le mordre comme des chiens ou le piquer comme des serpents...

 

Je vous vois tous audacieux, héroïques! Vous êtes hors de votre cercle magique, et vous vous croyez en sécurité. Mais tout le temps vous êtes battus, piétinés, giflés, blessés. Trouvez votre cercle magique et entrez-y; c'est là que votre conscience doit rester. Promenez-vous dans les limites du cercle et pas ailleurs. Ce domaine n'est pas étroit, on ne s'y trouve pas comme dans une prison. Il est si vaste et si large qu'il dépasse les dimensions de l'univers visible. Au point de vue physique, il est comme une tête d'épingle; mais spirituellement il est tellement immense qu'on peut voyager et créer des univers en lui, et il y reste encore de la place. Tous ceux qui pensent trouver ce qu'ils cherchent en se plaçant en dehors de ce cercle se trompent complètement. Un jour ils se demanderont pourquoi ils sont des victimes, toujours malheureux, limités et rejetés à la queue, et ils ne comprendront pas. Rarement une réponse leur sera donnée, prouvant que déjà le disciple est privilégié. Nombreux sont ceux qui ne reçoivent pas de réponse. Toute la vie ils souffrent sans savoir pourquoi; et nul ne vient pour les éclairer. Les êtres qui se trouvent ainsi dans l'obscurité ont beaucoup péché pour en arriver là.

 

Tous les Maîtres le disent: s'il y a une réponse, cela prouve que l'on considère au moins cet être capable de sortir de sa situation présente. La réponse reçue est toujours très courte, ce sont quelques phrases, par exemple: "Vous êtes dans cet état parce que vous n'avez pas voulu apprendre, étudier". Ou bien: "Lorsque les conditions étaient bonnes, tu n'en as pas profité pour te développer". Si quelqu'un n'est pas content de cette réponse et ne la trouve pas suffisante, il n'en recevra même plus autant par la suite. Voilà les raisons pour lesquelles il importe de connaître l'amour véritable et non pas celui dont parlent les romans, les pièces de théâtre, les films. Tous ils le montrent comme une chose dont on peut se régaler, boire et se gaver. Cela n'est qu'une manifestation de l'amour. Cela n'est pas l'amour. L'amour est l'état de conscience le plus équilibré, le plus pondéré, le plus lumineux; il dispose à apprendre, à étudier, à travailler sur soi-même, à se développer, à aimer ses semblables et toutes les créatures et toute la création, à être enfant de Dieu. Voilà ce qu'est l'amour. Vous croyez qu'on n'avancera pas avec cet amour-là? Vous vous trompez. On avancera beaucoup et en très peu de temps, parce qu'il ne détruit rien en nous, ne nous anéantit pas, ne nous aplatit pas comme l'autre qui nous vide et nous diminue. Le véritable amour ne diminue jamais les forces. C'est parce qu'on réclame des sensations, des frémissements qu'on est malheureux. Comment parvenir à cet état de conscience qui ne nous quittera jamais, et qui sera en nous-même notre meilleur ami. C'est à cette question que vous devez vous attacher d'abord. Elle contient de grands secrets...

 

 

Voici autre chose. Vous savez qu'en astrologie la deuxième maison est celle de la richesse, du travail, de l'argent. Si le soleil s'y trouve, ou la Lune, Uranus ou Neptune, l'astrologie vous indique de quelle façon vous pourrez faire fortune. Elle vous enseigne aussi que si une planète très prodigue y est placée, Mars par exemple, vous serez dépensier, si bien que même en gagnant beaucoup d'argent, vous en manquerez. Par contre, si Saturne est là, vous serez si avare, économe, parcimonieux que vous accumulerez beaucoup de richesses. Jupiter ou Vénus dans cette maison laissent prévoir une abondance de biens; tant mieux pour vous! Mars dépense, Saturne accumule. Ce sont deux facultés différentes que l'homme a. Mars influence certaines qualités déterminées, et Saturne d'autres. Mars est lié à des sentiments relatifs à la nourriture, à la boisson, aux cris, aux coups sur la table. Sous son influence on est généreux, on donne tout ce qu'on possède. Il est lié aussi aux élans sexuels. Lorsqu'il est influencé par Mars, un homme donne tout, sans compter, à la femme qui est auprès de lui. Il dépense tout dans ce domaine-là. Saturne touche d'autres facultés. S'il domine, on mange et boit moins, on s'habille sans recherche. On fait sans cesse et partout des économies. La question n'est pas ici de savoir si c'est bien ou mal, je ne discute pas de cela. Certains qui sont devenus très riches à force d'économiser, sont-ils heureux ou malheureux? Parfois ils se privent tellement qu'ils ne profitent en rien de leur richesse. Des mendiants même réussissent à accumuler des millions. A leur mort, qui vient très tôt à cause des privations exagérées qu'ils s'imposent, on découvre cet argent sous leur matelas ou dans leur poêle. C'est cette grande qualité du saturnien qui fait qu'ils dépensent peu et qu'ils ont des richesses. Certains durant des années vivent pauvrement, affichent plaies et infirmités artificielles afin d'apitoyer les gens tandis qu'ils mendient. Puis ils s'en vont sur la Côte d'Azur, richement vêtus, vivre fastueusement avec des maîtresses! Il y a saturnien et saturnien!

 

La sagesse que j'apporte enseigne les lois astrologiques différemment. Elle dit: Mars est favorable et bon dans certaines circonstances et Saturne dans d'autres. On doit être prodigue comme Mars dans certaines choses, et économe comme Saturne dans d'autres. Il en est ainsi de chaque planète. Toutes sont mises au travail. Dans l'Enseignement, on doit être économe des forces que la nature nous donne et ne pas les dépenser inutilement. Lorsque vous vous mettez en colère, vous êtes Mars, vous êtes en voie de vous ruiner, car vous dépensez des sommes énormes. Entrez plutôt dans la voie de Saturne, économisez vos énergies. Dites-vous que demain une conférence ou tout autre travail réclamera de vous cette énergie. Déposez cet argent dans une caisse au lieu de le dissiper sans compter en gestes, bruit et tapage. Après quelques années de sage épargne, forces, fluides, matières lumineuses, tout cet argent et cet or, seront entrés peu à peu dans vos cellules où ils seront accumulés jusque dans votre système nerveux et votre cerveau. Vous serez devenu si riche qu'au jour où surviendront des événements exigeant de vous une tension extraordinaire, vous n'aurez qu'à ouvrir la caisse (le réservoir qu'est le plexus solaire) pour y trouver des réserves disponibles. Là où les autres, faute de capital, sont bouleversés et impuissants, vous ouvrez votre caisse et vous avez le dernier mot; vous résistez vaillamment aux faits. Là où les autres sont perdus, détruits, vous restez fort. Les autres avaient dépensé tout leur avoir, jeté tout ce que la nature leur avait donné; vous avez économisé. Vous êtes tous invités à faire des économies dans tous les domaines. Un tel a la faiblesse de dépenser tout en paroles; c'est là une grande dépense, la plus grande qu'on puisse imaginer. Il faut la diminuer. Tel autre gesticule, tremble, s'agite, secoue la tête ou les bras, remue les jambes; il dilapide ainsi une grande quantité de force; il est comme un appareil percé d'un trou par lequel la vapeur s'échappe sans cesse, ou par lequel l'essence fuit. Combien pensent à faire des économies de paroles et de gestes? Cela est simple...

 

Dans l'amour véritable, il y a la loi de la parfaite économie. Quand on l'a trouvé, on ne dépense plus inutilement ses forces. On n'est pas pauvre, on ne se trouve plus jamais dans la misère. Combien de personnes, ayant inutilement gaspillé leurs énergies, se découvrent pauvres le jour où elles rencontrent un grand millionnaire et désirent s'associer avec lui. Celui-ci ne veut pas les accepter comme associées, car elles n'ont rien dans leur caisse. Je veux dire par là qu'un homme ou une jeune fille qui a de grandes richesses intérieures ne veut pas accepter celui ou celle qui n'a dans son être intérieur ni vertu ni qualité. Ce sont les pauvres de cette espèce qui veulent former la Fraternité, alors que les riches ne la désirent pas. Les pauvres sont ceux qui ont dépensé toutes leurs forces, qui ont la tête vide. Ils souhaitent la Fraternité, c'est-à-dire une association avec les riches. Mais le riche, lui, ne souhaite pas se lier avec des pauvres; il n'a rien à y gagner. Les pauvres veulent des associés pour recevoir d'eux de l'argent ou des idées. Le riche n'est pas si bête, il ne tient pas à cette compagnie. Lorsque les pauvres voient que cette Fraternité possède une maison, un verger, ils veulent aussitôt en profiter aussi; ils sont "pour la Fraternité". Par contre, demandez à un riche s'il viendra; il vous répondra qu'il serait obligé de faire des sacrifices et ne pourrait retirer des bénéfices. Ce sont toujours les pauvres qui veulent et réclament la Fraternité, parce que n'ayant rien à donner, ils ont tout à gagner. Les riches sont très loin de l'idée de fraternité, parce qu'ils ne veulent rien donner.

 

On doit réfléchir à ces réalités. Car il se peut qu'on rencontre son prince ou son roi, sous une forme ou une autre, et qu'il ne veuille pas vous accepter ou vous recevoir. Considérez le cas de la pauvre Joséphine de Beauharnais. Elle aimait Napoléon et elle était aimée de lui. Devenue impératrice, elle ne put donner un enfant à son époux. L'histoire ne dit pas quelle vie elle avait menée avant de le rencontrer qui fit qu'elle était incapable d'enfanter. Ce qui est certain, c'est que si elle avait donné un fils à l'empereur, elle serait restée impératrice. Napoléon se sépara d'elle; ou bien l'y a-t-on contraint? Peut-être Joséphine, lors de la répudiation, a-t-elle regretté sa vie passée. Cette séparation a produit des malheurs des deux côtés. Tant que Napoléon a vécu avec Joséphine, il a réussi dans ses entreprises; lorsqu'il eut coupé les liens avec elle, il commença à sombrer, comme si elle avait été un génie qui l'inspirait. Combien de personnes se trouveront un jour dans la situation de Joséphine! Quand leur prince viendra, ou leur roi, elles ne pourront pas être princesse ou reine parce que, ayant tout dépensé au préalable et inutilement, elles n'auront rien à donner. Tout disciple est une Joséphine de Beauharnais qui attend son roi. Lorsque celui-ci viendra, le disciple sera-t-il capable de le contenter, d'être avec lui pour toujours? Comment le trouvera-t-il? Chacun doit penser à se préparer pour le jour de cette rencontre...

 

Cette question est très importante à mes yeux. Chacun doit se préparer a occuper une place ou il donnera quelque chose, ou il accomplira quelque chose d'inoubliable. Combien seront capables de le faire? Il y en a tant qui ont raté toutes les occasions, toutes les chances qui passèrent dans leur vie, parce qu'ils ne s'étaient pas assez développés et n'avaient rien appris. Ils se disaient: "Quand le roi viendra, il m'acceptera tel que je suis". Si quelqu'un est ignorant, impur, miséreux intérieurement, laid, vicieux, désordonné, seul un compagnon de la même espèce et du même niveau sera enchanté de lui, et tous deux ensemble ils serviront d'engrais chimiques. Mais un être évolué, beau, sage et pur ne voudra pas de cette compagnie. Les hommes sont arrivés à croire que la vie n'a rien de sensé ni de spirituel. Leur compréhension est déformée. Qui les a mis dans cet état? Combien ils sont éloignés de toutes les règles que les grands Initiés ont laissées en héritage à l'humanité! Ils disent que ces règles étaient bonnes pour ces périodes anciennes, mais non pour aujourd'hui. Croyez-moi, à aucune époque on ne peut fouler aux pieds les lois de la nature. Si dans la vie extérieure et superficielle on peut mettre les choses la tête en bas et les pieds en l'air, cela ne veut pas dire qu'on ait changé les lois de l'univers. Personne ne parvient à changer ces lois. On ne peut en modifier les conséquences qu'extérieurement, en apparence et aux dépens de la vie intérieure. Tôt ou tard, on sera obligé de comprendre qu'il y a des choses inéluctables, ineffaçables et invincibles.

 

Il faut écouter les grandes lois inscrites dans les cellules de notre être. La vie extérieure est de plus en plus rapide. On essaie de nous prouver qu'on peut tout modifier, profaner, anéantir, bien que cela ne soit pas possible. Vous trouverez des personnes vivant dans divers vices, qui trouvent cela merveilleux. Ce qui est désaxé, perverti leur semble magnifique, et elles tentent d'en persuader les autres par des livres ou des poèmes. Elles propagent leurs opinions stupides dans les rues, dans les cafés, partout, par leurs ouvrages. Elles se réduisent elles-mêmes à un état lamentable et s'anéantiront par ces procédés. Elles occupent la branche sur laquelle elles sont assises. Elles répètent l'histoire de la chute dans la Genèse. On est bien loin de la sagesse qu'enseignent les Grands Maîtres et que l'on cultive dans les foyers d'initiation. Autrefois l'initiation était réservée à quelques-uns. On la cachait afin qu'elle ne puisse être profanée. Aujourd'hui tous sont instruits, on distribue la sagesse à la foule! Et je vois de plus en plus que tous sont très éloignés de la sagesse! La guerre, les démolitions, la cruauté et la violence générale, la malhonnêteté, les tristesses, les tragédies exercent une telle pression sur les esprits qu'on en vient à penser qu'on a adopté une philosophie stupide, contraire à la vie; on se dit qu'on devrait agir comme tout le monde. Eh bien! non. Cet état de chose est passager. C'est pour un temps très limité que les événements ont cet aspect; d'ailleurs ils ne sont pas pour nous, ce n'est pas là notre chemin. Si les autres volent sous nos yeux, devons-nous en faire autant? Il est trop tard pour agir sur la mentalité générale et le cours des choses. Néanmoins il reste possible de se forger un caractère inébranlable et une volonté puissante, et d'obtenir un véritable éclaircissement intérieur. Il est trop tard pour faire autre chose; pour devenir très puissant, il aurait fallu travailler avant l'époque actuelle...

 

Mais cette question n'est pas celle que je veux traiter en ce moment. Je m'adresse à ceux qui sont influencés par les événements, qui se laissent entraîner par les mauvais exemples ambiants, et à cause de cela cessent tout travail intérieur, deviennent sombres et désolés, et entrent dans un chemin sur lequel ils se trouvent sans plus aucune direction. Qu'ils sachent qu'il faut aujourd'hui des hommes puissants et forts, qui ne puissent pas être bouleversés par les événements du jour. Ce qui arrive à l'extérieur de nous résulte de l'ignorance et de la bêtise humaine; ce n'est pas le fruit des actes des grands Initiés. Croyez-vous que cette guerre soit le résultat de la pensée et du travail des sages, qu'elle soit le fait de forces sages? Elle résulte de la plus grande méchanceté et de la plus profonde ignorance. Maintenant il est très tard pour agir.

 

La France doit se refaire spirituellement; si elle ne se relève pas ainsi, qu'arrivera-t-il? Je n'ai pas à vous donner d'opinion là-dessus. Spirituellement la France s'est affaiblie; en voilà le résultat. "C'est toujours la tête qui tout d'abord sent mauvais chez le poisson, et ensuite la queue", dit un proverbe bulgare. Cela signifie que c'est dans la tête qu'il manque tout d'abord quelque chose, c'est la tête qui est faible, parce qu'elle a accueilli une faiblesse. Que la défaite ne vous étonne pas; depuis longtemps elle était inscrite dans la tête de chacun. Et maintenant c'est par la tête qu'on doit commencer pour remonter le cours de cette chute. Il faut mettre dans la tête une bonne instruction, de bonnes règles immuables; travailler dans la tête pour y répandre ces choses en elle jusqu'à ce que la France soit unie et puissante dans sa tête. C'est de la tête qu'est venu le mal; et c'est la tête qu'il faut modifier et guérir. Dans le monde invisible d'en haut, la destinée de la France est connue, et des êtres, des esprits, des volontés supérieurs sont envoyés vers elle, qui sauront faire sortir votre patrie de toutes ses misères. Une autre page s'écrira dans l'histoire de France. Rien n'existe en bas qui ne soit déjà préparé en haut. Ceux qui n'ont jamais rien étudié de la vie croient que tout se fait ici-bas; non, les événements tournent exactement comme ils doivent tourner. Des anges sont chargés de chaque peuple, et si un peuple doit souffrir, ces anges décident et ils savent pourquoi ils l'autorisent. Alors, dans le monde invisible qui dirige toutes les nations, on exécute ce qui a été décidé...

 

Faites donc que nous soyons marqués pour vivre une bonne destinée. Gagnez-la par des actes, par un amour véritable envers un principe immortel. Créez une onde tellement puissante que vous ouvrirez les portes du ciel et que les anges devront changer la destinée de la France. Vous voyez qu'elle ne cesse de baisser. Vous dites que c'est peut-être pour le bien. Peut-être, mais il ne faut pas baisser indéfiniment. Il faut que les Français rétablissent leurs traditions sacrées, leur ancien but moral, qui leur donna des génies, des esprits supérieurs, et une destinée sublime. Actuellement, ils se trouvent dans l'état d'avoir accepté l'idéal diabolique de l'anéantissement, de la paresse et de tous les vices; ils les mettent au premier rang. Ils encensent les écrits nés de ce bas idéal. Ne nous dit-on pas par exemple: "Lisez les fleurs du mal"? Pourquoi a-t-on édité de tels livres sur des papiers de première qualité, avec des gravures splendides? Pourquoi met-on en valeur ce qui justement contient le venin de la destruction? Pendant ce temps on laisse éditer sous des formes qui n'intéresseront jamais les bibliophiles des livres magnifiques qui de ce fait resteront inconnus. La lecture de poèmes pervers vous conduit dans des impasses, elle vous donne des joies fugaces et parfois douteuses. Je ne critique pas Baudelaire, n'interprétez pas ainsi ce que je dis. Il était malheureux, il a souffert. Je vous fais remarquer seulement qu'on ne doit pas placer sur un piédestal ce qui est infernal. Il ne faut pas monter en épingle les souffrances ou les vices de ceux qui marchent dans des chemins obscurs ou douloureux.

 

Il faut retourner vers la pureté, la simplicité primordiale, dans le chemin que les Albigeois ont montré. Pour que vous puissiez me comprendre, il faut que vous changiez votre manière de raconter l'histoire de France. Des écrivains viendront la corriger, parce que des malentendus ont été propagés de siècle en siècle par des historiens mal intentionnés. Remettez les faits historiques dans leur lumière véritable. Pour le moment vous êtes encore égarés par les interprétations tendancieuses de l'histoire. Les Albigeois étaient purs, c'est la raison pour laquelle ils ont été exterminés. La vérité fera que les hommes retourneront à la pureté.Il faut chercher le véritable amour qui ne trompe pas, n'anéantit pas, n'appauvrit pas. On connaît l'amour qui donne mal à la tête, suivi de douleurs et de jambes gonflées, et qui laisse complètement désorienté. Il faut se mettre en quête du véritable chemin: celui qui mène vers les Initiés. Les Initiés nous apprendront à manger, respirer, penser, méditer. Il ne faut qu'accepter avec bonne volonté de se mettre au travail, de commencer à étudier. Il suffit ensuite de continuer, de savoir économiser ses forces intellectuelles en ne les dissipant pas dans des pensées troublantes et bouleversantes, et d'éviter les perturbations de son coeur. Il faut procéder à un choix et arranger sa maison intérieure. Il faut avoir une caisse dans laquelle on mettra chaque jour quelque chose. Ainsi on fera de grandes économies. Au peintre il viendra des idées sublimes. Le danseur dansera avec une spiritualité et une légèreté magnifiques; on le sentira et on l'entendra, car c'est de l'or qu'il aura en lui et qui se déversera en musique; chacun de ses gestes sera imprégné d'un fluide qui créera des influences merveilleuses dans les spectateurs. Par contre, un danseur qui est intérieurement vide fera beaucoup de gestes, il tournera et sautera, mais ce sera artificiel et fade et n'aura aucune valeur. C'est cette impression que j'ai ressentie en regardant des danseurs magnifiques du point de vue technique, mais qui ne laissaient pas de traces dans les âmes des autres. Il n'y avait rien dans leurs gestes, car ils avaient dépensé leurs richesses à tous les vents, dans tous les domaines...

 

Si un écrivain parvient à l'amour spirituel préconisé par les Maîtres, s'il agit avec économie, quelles oeuvres il écrira! Le professeur, de quelle façon il saura se faire écouter! Sans parler beaucoup, il sera un magicien; tel un chef d'orchestre, d'un signe il obtiendra que tous le suivent. Quant à l'employé, tout ira bien dans la sphère où il travaillera! Le chanteur chantera merveilleusement et entendra d'autres voix se joindre à la sienne. Pour accumuler, il ne faut pas gaspiller; pour ne pas gaspiller, il faut être raisonnable. Tous les malheurs et les insuccès résultent du manque de lumière, d'amour et de volonté. Si nous demandons la cause de nos insuccès répétés, il nous sera répondu qu'il manquait la lumière, la volonté ou l'amour. Analysez toutes vos réussites et tous vos insuccès; vous constaterez que ces trois facteurs répondent à toutes les questions. N'accusez personne. La cause, c'est l'insuffisance plus ou moins grande d'amour de volonté ou de lumière. Vous dites: "Il a été méchant, il m'a fait ceci ou cela". - Pourquoi ne l'aviez-vous pas prévu? - "Je ne savais pas". - Pourquoi n'avez-vous pas appris? - "Je ne voulais pas, ou je ne pouvais pas". - Il ne fallait pas vous lier avec lui. Vous avez tout fait par trop de bonté, mais trop de ceci ou de cela, c'est pire que rien. Ce n'est pas la sagesse. On souffre du trop comme du "pas assez". J'en connais beaucoup qui souffrent parce qu'ils sont trop bons. Je ne suis pas dressé contre eux, mais je dis qu'ils souffriront beaucoup. Etant trop bons, ils ne réfléchissent pas et ils sont bons pour les loups autant que pour les brebis. Dans les occasions où l'on ne doit pas être bon, ils le sont aveuglément.

 

Vous connaissez ce conte du pécheur qui une nuit pêcha un vase dans la mer. Il l'ouvrit; un esprit énorme en sortit qui se jeta sur lui pour l'avaler et le supprimer. Le pauvre pêcheur pleurait et demandait pourquoi celui qu'il avait sauvé voulait le récompenser de cette singulière façon. Voici ce que lui raconta l'esprit: Le roi Salomon avait enfermé les génies appelés à travailler pour lui, pour les punir de ne pas lui avoir obéi. L'esprit avait employé le premier siècle passé dans le vase à promettre des royaumes à qui le délivrerait; mais personne ne vint le sauver. Le second siècle, il promit de donner la plus jolie femme à celui qui le sauverait, mais nul ne vint. Alors, furieux il jura de tuer celui qui le délivrerait, et le pêcheur était venu. "Aussi, dit l'esprit, fais ta prière et je te tuerai". Le pêcheur avait été trop bon. L'attitude de l'esprit ne lui plaisant guère, il se mit à réfléchir; puis il déclara: "Je ne puis croire que tu sois sorti du vase; comment un esprit si grand peut-il avoir été enfermé?" - "Je vais te le prouver", dit l'esprit, et il se mit en mesure de rentrer dans le vase. Dès qu'il s'y fut introduit, le pêcheur se saisit du couvercle et referma le vase soigneusement. Dès ce moment il fut maître de la situation...

 

La bonté stupide n'est pas une grande chose; la bonté doit être accompagnée de sagesse et de lumière, et savoir qui aider et comment. Il ne faut pas libérer les mauvais esprits, parce qu'ils viendront aussitôt vous tuer. Les mauvais esprits sont très bien en prison. Mais si vous les libérez, ils iront dévorer une brebis. Ne libérez pas les serpents. Dieu les a enfermés, il y a à cela une raison qu'il faut connaître. La bonté est magnifique, mais trop de bonté est le fait d'un déséquilibre et provoque des regrets, des lamentations, du repentir. Cela n'est pas bien.Répétons donc pour finir: il faut travailler avec amour, ne jamais aller aux extrêmes, faire des économies, ne pas se laisser entraîner par les philosophies qui courent partout, issues d'hommes qui ignorent la construction de la vie. Il est excellent de dresser un programme pour notre travail, de se décider à étudier, afin de ne plus flotter d'une chose à l'autre dans le vague. Si les premiers moments sont très durs, on cherchera auprès d'un frère plus fort des renseignements et un nouvel élan. On trouvera toujours un disciple plus avancé qui marche mieux que vous. Au moment où on se juge soi-même bête et incapable, on rencontre justement un frère ou une soeur qui peut vous renforcer auprès duquel on se sent avec quelque honte un peu en retard. Et l'on s'aide ainsi les uns les autres. Voilà pourquoi la Fraternité est nécessaire. Si vous restez durant des jours las, sans volonté, sans élan, allez visiter un des frères que vous sentez patient et résistant.

 

N'espérez pas franchir l'initiation en une année. Il faut travailler des années sans parvenir à maîtriser en soi certaines choses. J'observe de grands progrès en chacun de vous. Vous avez vraiment compris quelque chose, quand bien même vous chancelez parfois. Vous avez compris les lignes générales, vous marchez toujours plus avant et vers le haut. Je comprends que la vie est difficile, vous avez de grands problèmes à résoudre: questions pécuniaires, travail quotidien, logement, affaires, amis, relations, enfants, leur éducation, etc. . . Je connais ces choses mieux que vous, car j'ai vécu comme vous. J'ai de nombreux amis qui vivent aussi comme vous et qui me font comprendre ce qu'ils ont dans leur âme. Je vois les profondeurs, les lacunes, les sacrifices de tous. Entre vous et eux il n'y a pas de différence. Je sais ce que c'est que de faire la queue, d'être insulté, de manquer d'argent. Je sais combien il est désagréable de ne pas être bien lavé, bien vêtu, etc.. Je connais cela...

 

Malgré tous ces inconvénients, je suis ici pour vous aider comme je peux, non pas forcément comme vous voulez, c'est-à-dire en vous procurant maisons, situations, argent. Cela viendra peut-être un jour, je le désire aussi; mes amis savent quelles sont mes ambitions mais la guerre empêche leur réalisation pour le moment. Je suis là pour vous dire: "Mes chers amis et frères, quoi qu'il arrive, quoi qu'on vous dise, il y a depuis la création du monde et jusqu'à la fin des siècles, un Enseignement, une vérité et une beauté. On ne vous trompe pas. Avec tous mes amis, embrassez cet idéal sublime de travail sur vous-même; devenez un exemple et vous serez récompensé des milliers de fois. Cela, je l'ai vérifié. Quoi qu'il arrive, ne restez pas dans les difficultés, dans cet état sombre chaque jour plus épouvantable. Prenez une belle idée, une belle pensée, et dites: "Si je suis trompé, que ce soit à la manière dont les Initiés l'ont été; je conquerrai ainsi ce qu'ont connu les Initiés, je gagnerai leur amitié et je connaîtrai leur bonheur. Leur fardeau est le plus léger qui soit dans le monde". Je sais combien vous luttez et contre quoi. Le doute vous habite et vous ne savez pas comment le vaincre. Je sais aussi qu'on est toujours tenté de croire davantage ceux qui ne savent rien, qui n'ont rien étudié et n'ont jamais vécu auprès d'un Maître. Seul celui qui sait parce qu'il a étudié peut vous donner une idée. Mais on croit plus facilement le premier imbécile venu, un détraqué quelconque, comme s'il connaissait la vérité. Serait-il dans l'état et la situation qui sont les siens, s'il connaissait la vérité? Je n'accuse personne, mais il est malheureux que les imbéciles et les ignorants aient le droit de répandre leurs opinions. Et il est malheureux que les chrétiens manquent de discernement au point de ne savoir qui croire.

 

La nature permet au serpent de piquer et au lion de mordre. L'homme stupide peut répandre le venin de son ignorance et de sa bêtise; l'homme méchant peut agir méchamment. C'est leur affaire. Mais, vous, vous êtes dans votre tort. Où est votre intelligence qui devrait vous empêcher de vous jeter dans leur gueule? Où est votre sagesse qui devrait vous éloigner de ces dangers? Vous accusez les autres. Pourquoi n'êtes-vous pas assez sage et prudent pour éviter les trompeurs, et même pour empêcher les méchants de vous approcher? Plutôt que de vouloir anéantir les moustiques, occupez-vous des marécages. Ne changez pas les milliers d'êtres qui vous entourent, ce qui est très difficile, mais occupez-vous de vous-même et apprenez à vous sauver quand c'est nécessaire. Faites comme l'oiseau qui s'envole d'un arbre et dit: "Tu ne pourras pas m'attraper". Chacun veut transformer tous les autres, sans se transformer soi-même. Je suis parmi vous pour vous donner le courage et l'espérance, pour vous montrer le chemin et vous expliquer comment atteindre les joies les plus désirables et les plus agréables. Je ne vous apprendrai pas à devenir un roi, mais un enfant de Dieu, content, heureux de marcher, de lire, de travailler, et d'apprendre des choses nouvelles, de découvrir que la nature est un livre qui peut prédire les événements. Je vous montrerai les réalités de la vie éternelle. Est-ce peu que tout cela? Vous préféreriez que je vous désigne la cachette d'un trésor, comme fit l'abbé Faria au comte de Monte Cristo. Non. Nous ne sommes pas venus sur terre pour être des rois, des millionnaires ou des chefs, mais pour étudier et apprendre. Au jour du jugement, on ne nous accusera pas de ne pas avoir été de grands personnages...

 

Onnous accusera de n'avoir pas su emprunter et suivre le chemin où l'homme se développe. Qui nous accusera? C'est la vie elle-même qui s'en charge, et elle nous avertit par les gifles qu'elle nous donne. On est obligé d'entrer dans le chemin. Quelqu'un dit: "Je suis libre". On verra pour combien de temps. Les malheurs commencent et il faut rentrer dans la bonne voie. On vous enlèvera votre femme, vos enfants, votre situation, la beauté, on vous touchera à l'endroit le plus sensible. Si vous déraillez, on vous remettra sur le droit chemin. Je suis curieux de voir combien de temps quelqu'un peut dérailler sans être remis sur la bonne voie. Jusqu'ici, je n'ai vu personne qui soit capable de bouleverser les lois normales, dérailler, tout en jouissant de la paix et de la joie intérieure.Voilà pourquoi il faut vous décider de toute votre âme. Réfléchissez d'abord, puis lancez-vous dans le chemin de l'amour, de la sagesse et de la vérité. Vous n'y perdrez rien. Vous deviendrez davantage que ce que vous êtes. Par contre, jusqu'à ce que vous ayez pris la détermination de marcher dans la voie divine, vous serez obligé d'accepter que tout vous soit enlevé. Avez-vous observé que si vous transgressez certaines lois, votre mémoire fléchit et votre éloquence diminue ainsi que l'abondance de vos pensées? Lorsque vous avez tendance à dérailler, quelque chose commence à manquer dans les courants qui vous animent: d'abord la lumière diminue, puis la chaleur, enfin la vitalité, la force et la joie. Il n'y a pas d'exception à cette règle. Observez-vous. C'est parce qu'ils ne s'observent pas, parce qu'ils ne regardent pas le déroulement de la vie, que les êtres ont tant d'idées loufoques et farfelues! Il suffit d'observer honnêtement durant une année le développement de sa vie intérieure pour reconnaître ces vérités professées depuis des millénaires par les hommes les plus sensés, les plus nobles, les plus beaux. Pourquoi chercher un autre chemin? Nous devons nous y conformer...

 

Vous n'aimez pas que je vous répète tous les jours ces mêmes vérités et que je touche à votre vie personnelle. Vous réclamez des sciences. Je vois que vous n'êtes pas encore stabilisés. On marche un mois, deux mois, puis on chancelle. Cela, je le constate. C'est pourquoi je dois toujours revenir aux questions personnelles. La science me plaît mieux, croyez-le. Mais vous devez travailler sur vous-mêmes; et je ne dois pas vous laisser vous endormir. Vous devez être vigilants, éveillés. A travers l'espace je vous dis: "Mes frères et soeurs, je sais que des ondes viennent vers vous, dans le métro, dans les rues, à votre bureau; vous les subissez et vous êtes plongés dans une atmosphère épouvantable. Je sens cette atmosphère à Paris et partout, mais je tâche de ne pas la subir parce que la subir m'empêcherait d'aider, de réconforter et de rétablir mes amis. Je sais me préserver de cette influence; mais vous oubliez de vous protéger, de vous entourer de lumière, de rétablir le lien avec le monde supérieur. Vous raisonnez comme la foule". C'est pourquoi je vous parle ainsi aujourd'hui, et je continuerai jusqu'à ce que vous sachiez rétablir vous-mêmes l'équilibre en vous et le lien avec la Fraternité Blanche. Alors personne ne vous arrêtera dans votre marche. Alors seulement nous pourrons étudier la science extérieure.

 

Dans la Fraternité, on trouve plus de réconfort et de joie qu'ailleurs. Elle ne vous critique pas, ne vous limite pas, ne cherche pas à se venger de quoi que ce soit. Ne la critiquez donc pas, ne dites pas que cette Fraternité ne fait rien pour vous. En réalité, la Fraternité n'a rien à faire pour vous, elle ne vous doit rien. C'est vous qui devez quelque chose à la Fraternité, qui devez travailler pour elle. On tire sans cesse quelque avantage de la Fraternité: un peu de paix, du soulagement, du réconfort, de la distraction et on ne lui donne rien en retour. La Fraternité doit soutenir, guérir, nourrir, aider, instruire. On critique ce qu'elle fait, au lieu de chercher ce qu'on a fait et ce qu'on pourrait faire pour elle. Seuls ceux qui ont fait quelque chose de réel pour la Fraternité ont le droit de critiquer. Mais chose curieuse, ce sont justement ceux-là qui s'en trouvent parfaitement satisfaits et qui n'ont rien à critiquer. Pourquoi? Parce qu'ils ont donné dix et qu'ils ont reçu cent en retour. Les autres sont mécontents parce qu'ils sont des voleurs. La nature ne peut jamais être trompée. Avec elle, si l'on donne, on reçoit instantanément en retour. Si l'on donne l'amour, on reçoit l'amour; aucun doute là-dessus. C'est le chemin sûr de la lumière et de la paix. On ne peut être tranquille quand on tâche de gagner quelque chose au travers de ce qu'on donne ou qu'on fait. On y perd cent fois plus qu'on y gagne.

 

Serrons-nous donc les uns contre les autres jusqu'à ce que la guerre finisse, serrons nos rangs et nos ceintures! Tâchons de ne pas mourir, sauvons nos peaux. Cette situation ne durera pas longtemps. Ensuite, vous aurez tout. Je ne vous cache pas que je suis enchanté de voir parmi vous tant de frères qui sont dans la pauvreté et qui pourtant supportent tout avec courage, plus de courage que les riches qui meurent de peur. Je ne refuserai jamais de soutenir un frère ou une soeur, pourvu qu'il soit courageux et comprenne que de perdre courage entrave le perfectionnement. J'aiderai toujours ceux qui travaillent à s'améliorer. De ce fait, ils développeront les meilleures vertus et lutteront partout contre l'atmosphère épouvantable qui nous enveloppe actuellement. Il faut tous se donner la main et serrer les rangs. Ne critiquez pas les autres. Vous voulez qu'on vous aime, aimez les autres. Vous voulez qu'on vous réchauffe, réchauffez les autres. Lorsque l'hiver sévit, donnez de la chaleur, mais en été allez chercher la fraîcheur. Actuellement c'est l'hiver, donnez donc tous un peu de chaleur aux autres...Omraam Mikhaël Aïvanhov/Vivez l'amour supérieur / Conférence du 14 novembre 1942...Source...https://www.librairiesaintpierre.fr/livre/1517655-vivez-l-amour-superieur-conference-du-14-novem--omraam-mikhael-aivanhov-prosveta 

 

Publié par Cristalyne 07 Novembre 2016 Colonne de feu 1

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