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***Les Sciences Occultes/Rudolph Steiner***

Le véritable occultiste n’est pas, un ennemi du
monde c’est un homme qui aime la réalité,puisqu’au lieu de jouir du monde invisible comme d’un rêve
lointain et mystérieux, il enrichit l’univers sensible de forces toujours nouvelles, qu’il puise aux sources invisibles qui ont créé et qui continuent à féconder la nature...

 L'occultisme se rapporte à la connaissance de ce qui est caché et désigne l'ensemble des arts et sciences occultes (alchimie, astrologie, magie, divination, médecine occulte) touchant aux secrets de la nature et à ce qui est non visible...Wikipedia

Les prophéties de Rudolf Steiner

Le 4 avril 1916, il y a tout juste un siècle, Rudolf Steiner prophétisait :

« Il ne faudra pas attendre longtemps après l’an 2000 pour que le monde ait à vivre des choses étranges. La plus grande partie de l’humanité sera sous l’influence de l’Ouest. On verra apparaître, venant d’Amérique, une sorte d’interdiction de penser, non pas directe mais indirecte, une loi qui aura pour but de réprimer toute pensée individuelle. On assistera à une nouvelle forme d’oppression généralisée de la pensée. »

Puis il ajouta : « Il faut que l’apport des découvertes soit tel qu’un contrepoids suffisant soit introduit dans l’évolution du monde. Et il le sera. »

Aujourd’hui, cette répression de la pensée individuelle est tangible à travers tous les prismes de notre société. La sécurité, l’éducation, la santé.

Les accords autour de TAFTA, comme ceux des Commissions européennes, imposent subrepticement une façon uniforme de s’alimenter, de consommer, de se soigner. Ce sont des petits changements dans les réglementations qui orientent des petites transformations quotidiennes dans les mentalités et dans les habitudes.

Il est devenu normal aujourd’hui qu’une tomate dans un supermarché ait subi vingt-sept traitements phytosanitaires. Tandis qu’on appelle les « fruits et légumes moches » ceux que nous offre la nature.

Au nom de la norme, on rogne jour après jour ce qui dépasse, ce qui est différent. Les entreprises qui polluent ou mettent sur le marché chaque année des produits toxiques sont souvent moins inquiétées que les lanceurs d’alertes qui les dénoncent.

Il existe au sein d’une société principalement deux moteurs : la sécurité et la liberté. C’est souvent au nom de l’un que l’on veut réprimer l’autre, sans réaliser que la fragilisation de notre sentiment de liberté finit paradoxalement par nous insécuriser.

C’est être marginal et parfois prendre des risques que de se soigner différemment, que de sortir des rangs pour consommer en suivant le bon sens et la conscience, en privilégiant le bio, les circuits courts, les circuits raisonnés. C’est être marginal que de sortir des sentiers battus pour créer, innover, entreprendre différemment, surprendre, désobéir, oser, prendre des risques, se sentir vivant !

Toutes ces initiatives renforcent le contrepoids nécessaire qu’évoque Steiner.

Aujourd’hui, pour refuser la pensée unique, tant d’initiatives, de créations voient le jour. Ici et là, des individus et des associations sortent des rangs. Ils se réunissent pour créer, consommer, innover différemment. Ils portent en eux la guérison du monde.

La guérison naît toujours de la blessure. Et c’est parce que nous avons été malades et nous avons affaibli notre planète que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir chacun contribuer à la guérison du monde.

Je crois profondément que la guérison du monde est en marche. Les consciences s’ouvrent ici et là, et on reconnaît le cœur et le bon sens comme un véritable moteur. Le contrepoids commence à peser dans la balance.

C’est par la méditation, la réflexion, l’étude honnête que nous prendrons conscience de notre pouvoir et de notre aptitude à poser, par des actes, les pierres sur lesquelles nous construisons ce monde auquel nous aspirons...Steiner berlin 1900

 

C’est le fruit le plus précieux de la science occulte que de donner à la vie la force et l’assurance, au lieu de satisfaire uniquement la curiosité humaine. La source à laquelle l’occultiste va puiser la force et la confiance, est intarissable.Quiconque est une fois parvenu jusqu’à cette source pourra y revenir aussi souvent qu’il le voudra : il s’en retournera toujours fortifié dans l’existence.Il y a des hommes qui ne veulent rien savoir de l’occultisme, parce qu’ils estiment que c’est une occupation malsaine.

 

Si l’on regarde la vie superficiellement, ces gens ont entièrement raison.Ils ne veulent pas voir s’atrophier ce qui représente pour eux la réalité de l’existence. Il leur semble une faiblesse de se détourner des choses réelles pour chercher leur salut dans un monde caché,
qu’ils considèrent comme une pure imagination. L’occultisme qui ne veut pas tomber dans des rêveries maladives et débilitantes,doit reconnaître ce qu’il y a de bien fondé dans ces objections.Elles reposent sur un jugement sain, qui verrait toute la vérité s’il pénétrait dans le fond des choses,au lieu de demeurer à leur surface. Si l’occultisme était vraiment de nature à affaiblir la force de vivre 
et à détourner l’homme de la réalité, les objections que nous venons de signaler pourraient bien ébranler cette doctrine.

Même contre ces opinions l’occultisme aurait tort de présenter son apologie au sens banal du mot Il doit laisser parler pour lui son propre enseignement, et ce qu’il donne à celui qui s’y adonne :la force et l’énergie dans l’existence.Au lieu d’affaiblir l’homme,il le fortifie,en l’armant non seulement des énergies puisées dans le monde manifesté, mais aussi de celles qui procèdent du monde occulte, dont le manifesté n’est que l’expression. Il signifie l’enrichissement et non l’appauvrissement de la vie. Le véritable occultiste n’est pas, un ennemi du monde : c’est un homme qui aime la réalité, puisqu’au lieu de jouir du monde invisible comme d’un rêve lointain et mystérieux, il enrichit l’univers sensible de forces toujours nouvelles, qu’il puise aux sources invisibles qui ont créé et qui continuent à féconder la nature.

Bien des obstacles se dressent devant l’homme qui entreprend l’étude de l’occultisme. En voici un : c’est que dès les premiers pas il se trouve effrayé d’être mis au courant des détails minutieux qui concernent un milieu avec lequel il doit se familiariser à force de patience et d’abnégation. On lui enseigne une foule de choses sur l’être humain, sur des phénomènes précis du monde dont la mort nous ouvre les portes, sur l’évolution humaine et terrestre,sur le système solaire.Lui qui avait espéré pénétrer d’un bond dans le monde hyperphysique, il se dit :On m’offre là une nourriture pour mon esprit, non de quoi réchauffer mon âme.Je cherche à approfondir mon être et à me trouver en moi-même.Ce que je poursuis, c’est ce qui conduit l’âme dans sa propre patrie, ce qui l’élève au niveau de la divinité et non des communications relatives à l’être humain et à l’évolution cosmique...

Ceux qui parlent ainsi ne se doutent pas qu’en s’abandonnant à ces sentiments ils se ferment précisément l’accès de ce qu’ils cherchent.C’est seulement en approfondissant en toute liberté d’examen, mais avec une patiente dévotion, les enseignements dont l’esprit se nourrit qu’ils trouveront la satisfaction dont leur âme est altérée. Le chemin qui conduit l’âme à l’union avec le divin, est celui qui lui ouvre la connaissance des œuvres de Dieu. La compréhension des créations de l’Esprit est le levier grâce auquel l’âme s’élève.Aussi le début de l’occultisme consiste-t-il dans les enseignements relatifs aux domaines du monde spirituel. C’est par ces descriptions que commence cet ouvrage. Ce qu’il y a en l’homme de mortel ou d’immortel apparaîtra en pleine lumière, si l’on étudie sa place dans le milieu où il évolue... 

En examinant les choses en esprit et en vérité, un savant ne trouvera aucune contradiction entre les procédés de la recherche supra-sensible, et sa science fondée sur les phénomènes perceptibles aux sens physiques. Le savant se sert de méthodes et d’instruments, élaborés avec les éléments que la nature lui fournit. L’occultiste lui aussi se sert d’un instrument : cet instrument est l’homme même. Il faut qu’il soit construit en vue de l’investigation supérieure. Il lui faut transformer en pouvoirs plus hauts les facultés et les forces que la nature a déposées en lui. C’est ainsi que l’homme fait de lui-même l’instrument de ses recherches dans le monde invisible.Et voilà le point où l’occultisme intervient.Sa tâche est de définir l’essence qui mène cet incessant combat. Cette essence est cachée à l’observation des sens : elle n’est accessible qu’à la seule clairvoyance...

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Comment l’homme arrive-t-il à rendre cette réalité cachée aussi visible que peuvent l’être pour les yeux ordinaires les phénomènes sensibles ?

C’est ce que nous étudierons plus loin, au cours de cet ouvrage.Pour le moment nous commencerons par décrire ce qui s’offre à la perception clairvoyante,et cela pour une raison que nous avons déjà indiquée :c’est que tout enseignement sur les moyens de parvenir à cette clairvoyance est sans valeur, s’il n’est précédé d’une description des réalités qui se découvrent à la recherche occulte. Dans ce domaine il est possible de comprendre avant d’être à même de percevoir :et la vraie voie qui mène à la vision personnelle est celle qui commence par la compréhension...

Contentons-nous de dire ici qu’il pénètre de toutes parts le corps physique, dont il faut le regarder en quelque sorte comme l’architecte. Tous les organes physiques sont maintenus dans leur forme et dans leur structure grâce aux courants et aux mouvements du corps éthérique. Au cœur physique correspond un cœur éthérique, au cerveau physique un cerveau éthérique. Mais alors que dans le corps physique les parties sont distinctement séparées, au contraire tous les éléments éthériques sont entraînés dans le remous vivant d’une incessante circulation.De même que le corps physique est commun à l’homme et aux minéraux, de même le corps éthérique est commun à l’homme et aux végétaux. Tout ce qui vit possède un corps éthérique...

Partant du corps éthérique l’occultisme s’élève à la considération d’un organisme qui constitue un nouvel élément de l’entité humaine. Il se sert, pour expliquer cette conception, des phénomènes du sommeil, comme il s’est servi du phénomène de la mort pour donner une idée du corps éthérique. Toute œuvre humaine repose, extérieurement du moins sur l’activité de l’homme à l’état de veille.Cette activité est possible parce que l’homme trouve dans le sommeil la reconstitution de ses forces épuisées. Action et pensée, joie et douleur disparaissent dans le sommeil. Au réveil l’homme se trouve muni de forces conscientes, jaillies mystérieusement des sources profondes de l’inconscient. C’est la même conscience qui pendant le sommeil disparaît dans un abîme, et qui surgit à nouveau au réveil. L’élément qui, d’après l’occultisme, ressuscite la vie consciente du domaine de l’inconscient, est le troisième organisme de l’entité humaine. On le nomme corps astral..De même que le corps physique conserve sa forme non par les substances minérales qui le composent, mais bien grâce au corps éthérique qui le pénètre, de même les forces du corps éthérique ne sauraient créer en elles-mêmes la lumière de la conscience. Un corps éthérique livré à lui-même serait dans un état permanent de sommeil et entretiendrait dans le corps physique une vie purement végétative...

Un corps éthérique éveillé est un corps éthérique illuminé par l’astral. Pour l’observation des sens le corps astral cesse, d’agir quand l’homme s’endort. Mais pour l’observation clairvoyante il reste présent, quoiqu’il apparaisse comme séparé et pour ainsi dire soulevé hors du corps éthérique. Car l’observation extérieure ne connaît du corps astral que ses effets dans le domaine de la manifestation. Ces effets n’existent pas pendant le sommeil. Comme le corps physique est commun à l’homme et aux minéraux, le corps éthérique commun à l’homme et aux végétaux, de même le corps astral de l’homme l’apparente aux animaux. Les plantes sont plongées dans un sommeil éternel. Une réflexion insuffisamment profonde peut seule attribuer aux plantes une sorte de conscience analogue à celle que possèdent à l’état de veille les hommes et les animaux.C’est le fait d’une représentation inexacte..

Lorsque la plante, dit-on, est l’objet d’une excitation extérieure, on remarque certains mouvements chez elle comme chez les animaux. Et l’on parle aussitôt de la sensibilité de certaines plantes, par exemple de celles qui, sous certaines influences, rétractent leurs feuilles. Or, ce n’est nullement chez un être le signe d’une conscience réelle que de répondre à certaines actions par une réaction appropriée. Conscience signifie expérience intérieure s’ajoutant comme un nouveau phénomène à la pure réaction. Sinon pourquoi ne pas parler de conscience lorsqu’un morceau de fer se dilate sous l’influence de la chaleur ? La conscience n’existe que lorsque la chaleur produit dans l’être intérieur une sensation de douleur...


Ainsi l’on considère le Moi comme le quatrième élément de l’être humain.Si le corps astral était abandonné à lui-même, les sentiments de plaisir et de douleur, de faim et de soif s’y dérouleraient assurément : mais ce qui ne saurait s’y produire, c’est une sensation,
c’est une réalité permanente dans cet écoulement de phénomènes. Ce n’est pas l’élément permanent, comme tel que nous définissons sous le nom de Moi, mais c’est l’être qui éprouve le sentiment de ce permanent. Il faut dans ce domaine préciser rigoureusement chaque concept si l’on veut éviter des malentendus. Avec la constatation d’un élément durable, permanent dans le défilé des expériences, commence à naître la conscience du Moi. Ce n’est pas parce qu’un être a faim,qu’il possède cette conscience du Moi. La faim s’empare de cet être quand les conditions de ce phénomène sont données à nouveau : et il s’élance sur sa nourriture poussé précisément par ces conditions nouvelles...

La conscience du Moi existe seulement lorsque ce ne sont plus ces conditions nouvelles qui entraînent l’être à la recherche de sa pâture, mais bien un désir, né de la satisfaction antérieure de l’appétit, désir dont la conscience est demeurée en lui : de sorte que ce n’est pas l’expérience actuelle de la faim, mais bien l’expérience passée de l’appétit satisfait qui le pousse à
se repaître.Comme le corps physique meurt quand l’éthérique ne maintient plus sa cohésion, comme l’éthérique tombe dans l’inconscience quand l’astral ne l’éclaire plus, de même l’astral ne peut que laisser tomber le passé dans l’oubli si le Moi ne s’en empare pour le conserver au présent. Oublier est pour l’astral ce que mourir est pour le physique et dormir pour l’éthérique. On peut aussi dire
que l’apanage du corps éthérique est la vie, l’apanage du corps astral la conscience et le bien propre du Moi la mémoire...

Le souvenir et l’oubli sont pour le Moi des phénomènes équivalents à ceux de la veille et du sommeil pour le corps astral. De même que le sommeil fait disparaître dans un néant les soucis etles inquiétudes du jour, de même l’oubli étend un voile sur les expériences fâcheuses de la vie et éteint ainsi toute une portion du passé. Et comme le sommeil est nécessaire pour réparer les forces
vitales épuisées, de même il faut que l’homme efface de son souvenir certaines parties de son passé afin de pouvoir aborder les expériences nouvelles, libre et sans prévention.C’est justement grâce à la faculté d’oubli qu’il trouve la force de percevoir les phénomènes nouveaux.
Songez par exemple au travail d’apprendre à écrire. Tous les détails que l’enfant doit s’assimiler pour apprendre à écrire, il les oublie. Ce qui lui reste, c’est la faculté d’écrire...

Comment écrirait l’homme, s’il lui fallait à chaque fois qu’il prend la plume se remémorer toutes les expériences qu’il a dû traverser pendant qu’il poursuivait cette étude ?
Il y a dans le souvenir plusieurs étapes, plusieurs degrés. La forme la plus rudimentaire dusouvenir est la représentation que garde l’homme après s’être détourné de l’objet qu’il vient de percevoir. Cette représentation s’est édifiée en lui-même pendant qu’il percevait l’objet en question.Un phénomène s’est produit auquel ont collaboré son corps astral et son Moi. Le corps astral à fait passer l’impression extérieure à l’état inconscient. Mais la connaissance de l’objet ne durerait pas plus longtemps que sa présence, si le Moi n’était là pour recueillir cette connaissance et se l’approprier. C’est à ce point précis que l’occultisme distingue entre ce qui est corporel et ce qui est du domaine de l’âme. Aussi longtemps qu’il s’agit de connaître un objet présent, c’est le corps astral qui fonctionne. Mais l’élément humain qui confère à la connaissance sa durée est l’âme. On voit tout de suite combien est étroite l’union dans l’homme entre le corps astral et cette partie de l’âme qui confère à l’expérience sa permanence dans l’être. Tous deux forment en quelque sorte un
organisme unique dans l’être humain...

Aussi, si l’on veut des dénominations précises, doit-on appeler le corps astral de l’homme corps animique et l’âme, âme-sensibilité dans la mesure où elle est unie à ce corps...Le Moi s’élève d’un degré lorsqu’il dirige son activité sur le résultat des perceptions extérieures dont il a fait son bien. Cette activité est celle, grâce à laquelle le Moi s’abstrait de plus en plus des objets de la perception pour élaborer ce qu’il s’en est assimilé. La partie de l’âme où s’accomplit ce travail peut s’appeler âme-raison ou entendement.Ces deux activités de l’âme, sensibilité et raison, ont pour objet d’élaborer les matériaux dus à la perception des objets extérieurs et conservés par la mémoire.L’âme dans ce travail est confinée dans ce qui lui est venu de l’extérieur. Car ce qu’elle s’est assimilé par la mémoire vient comme le reste de l’extérieur. Mais l’activité de l’âme peut s’élever àde plus hauts objets. L’occultisme peut donner une idée de cet essor en se référant à un fait d’expérience très simple qu’il suffit de comprendre dans toute sa signification : c’est qu’il y a dans
la langue humaine un mot qui par son essence se distingue de tous les autres : nous voulons dire le mot : Moi...

Les autres mots peuvent être appliqués à l’objet qu’ils représentent par tout individu. Le mot « Moi » appliqué à un être n’a de sens que s’il lui est appliqué par cet être lui-même. Jamais le mot « Moi » ne peut venir de l’extérieur frapper une oreille humaine : l’être seul peut l’employer à se désigner soi-même. Je suis un « Moi » pour moi seul : pour tout autre je suis un « toi » et tout autre est pour moi-même un « toi ». Ce fait est l’expression sensible d’une vérité profonde.L’essence réelle du Moi est différente de tout objet extérieur : c’est pourquoi aucun être étranger à lui ne saurait prononcer son nom en s’adressant à lui.Les confessions religieuses qui ont su maintenir leur lien avec l’occultisme appellent le mot Moi « le nom inexprimable de Dieu »,locution qui interprète notre pensée même. Aucune force extérieure ne saurait avoir accès à cette portion de l’âme humaine que nous considérons actuellement. C’est ici le « sanctuaire caché » de l’âme et seul un être peut y pénétrer dont l’essence est semblable à celle de l’âme même. « Le Dieu qui habite dans l’homme se révèle quand l’âme se reconnaît comme Moi ».De même que l’âme-sensibilité et l’âme-raison vivent dans le monde extérieur, ainsi la troisième activité de l’âme plonge dans le monde divin, en tant qu’elle s’élève à la conscience de son essence propre....

On pourrait aisément se méprendre sur notre pensée et croire que l’occultisme considère le Moi comme « un » avec Dieu. Il ne dit pas que ce Moi est Dieu, mais qu’il est de même essence que Dieu. Prétend-on que la goutte d’eau échappée de l’océan soit l’océan même, quand on dit qu’elle est un composé de même substance que l’océan ? Si l’on veut employer une comparaison, on dira
que le Moi est à Dieu dans le même rapport que la goutte d’eau et l’océan. L’homme peut trouver en soi un élément divin parce que la racine même de son être est venue du divin. Ainsi par la troisième activité de son âme l’homme acquiert une connaissance intérieure de soi-même comme il acquiert par le corps astral une connaissance du monde extérieur. Aussi l’occultisme nomme-t-il ce troisième aspect de l’âme, âme-conscience, et d’après lui l’âme se répartit ainsi en trois fonctions : l’âme-sensibilité, âme-raison et âme-conscience, comme l’élément corporel en trois parties : le corps physique, l’éthérique et l’astral.C’est dans l’âme-conscience que se révèle la nature propre du « Moi ». Car tandis que l’âme dans ses activités de perception et de raison s’adonne à d’autres objets, au contraire elle pénètre comme âme-conscience dans sa propre essence. Aussi ce « Moi » ne peut-il être perçu par l’âme-conscience que grâce à une activité intérieure toute spéciale. Les représentations des objets extérieurs se forment d’après les allées et venues de ces objets extérieurs, et sont élaborées par l’entendement grâce à leur force propre. Mais pour que le « Moi » se perçoive lui-même, il ne suffit pas qu’il se livre, il faut extraire de ses profondeurs sa substance propre par son activité propre pour en avoir ainsi conscience. Avec la perception du Moi, la soi-conscience, commence l’activité intérieure du Moi. Grâce à cette activité la perception du Moi dans l’âme-conscience a pour l’homme une tout autre signification que l’observation de tous les objets qui pénètrent jusqu’à lui par les trois éléments corporels et par les deux autres fonctions de l’âme. La force qui manifeste le Moi dans l’âme-conscience est assurément la même force qui s’exprime dans le reste de l’univers...


Toutefois dans le corps et dans les fonctions inférieures de l’âme, elle ne se manifeste pas immédiatement, mais bien par des activités qui lui servent de chaînons intermédiaires. La plus basse manifestation s’élève échelon par échelon jusqu’à celle qui a pour théâtre l’entendement. On peut dire qu’à chaque échelon tombe en quelque sorte un des voiles qui enveloppent la réalité cachée.Dans l’âme-conscience la réalité cachée pénètre pour ainsi dire nue et sans voiles dans le sanctuaireintérieur de l’âme. Elle y apparaît comme une goutte détachée de l’océan de l’universelle réalité originelle. Mais c’est pourtant là que l’homme doit tout d’abord la saisir, cette réalité originelle. Il doit la reconnaître de soi-même avant de la découvrir dans l’univers qui la manifeste. Cette réalité qui comme une goutte d’eau pénètre dans l’âme-conscience, l’occultisme la nomme esprit. Ainsi l’âme-conscience est reliée à l’Esprit, ou réalité cachée de toute manifestation.Si l’homme veut maintenant saisir l’Esprit en toutes choses, il doit procéder de la même manière que pour saisir le Moi dans l’âme-conscience. Il doit étendre à l’univers manifesté l’activité qui l’a conduit à la perception du Moi. Et c’est là qu’il évolue vers des manifestations plus hautes de son être. Aux éléments corporels et animiques il en adjoint d’autres grâce à cette activité supérieure. La première étape consiste à conquérir la réalité cachée dans les portions supérieures de l’âme : il y parvient grâce à un travail du Moi sur l’âme...

On peut comprendre la nature de ce travail de l’homme, si l’on compare un individu tout entier adonné à la sensualité et aux passions inférieures à un idéaliste élevé. Le second peut sortir du premier si celui-ci renonce à certains instincts terre-à-terre pour s’appliquer à des inclinations plus hautes. Il a agi par la vertu du Moi de façon à spiritualiser et à ennoblir son âme. Le Moi est devenu le maître dans la vie animique. Ce progrès peut aller assez loin pour qu’aucun désir, aucune passion ne pénètre dans l’âme sans que le Moi soit
la puissance qui lui en ouvre la porte. De la sorte l’âme entière devient l’expression du Moi, ce qui n’était auparavant le cas que pour l’âme-conscience.Au fond toute civilisation et tout effort spirituel de l’homme consiste en un travail qui a pour but la maîtrise du Moi. Et tout homme actuellement vivant est entraîné à ce travail, qu’il le veuille ou non, qu’il en ait conscience ou non.Mais par ce travail, l’activité s’élève jusqu’à des degrés plus hauts de l’être humain...

Cette activité fait évoluer en l’homme des organismes nouveaux. Ces organismes ont pour base la réalité cachée derrière la manifestation. Lorsque par le travail que le Moi accomplit sur la substance animique l’homme est devenu maître de cette substance de telle sorte que l’âme voit surgir en elle la réalité que cachait sa forme manifestée, il peut étendre ce travail à un autre domaine : le corps
astral. Ainsi le Moi se rend maître à son tour de ce corps astral en s’unissant avec la substance spirituelle latente dans ce corps. Ce corps astral conquis par le Moi et transformé par lui s’appelle en occultisme le Moi-Spirituel (c’est là l’organisme que la théosophie désigne par le mot oriental Manas). Le Moi-Spirituel constitue une réalisation supérieure de l’être humain qui existe en tout
temps à l’état de germe chez l’individu et qui surgit progressivement au cours de son travail d’évolution....Extrait/La Science Occulte

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Publié par Cristalyne 22 Novembre 2016 Colonne de feu 2